BangladeshLe bilan de la pire épidémie de dengue passe à plus de 1000 morts
Depuis le début de l’année, le Bangladesh a enregistré plus de 200’000 cas confirmés de cette maladie transmise par les moustiques.
Plus de 1000 personnes sont mortes de la dengue au Bangladesh depuis le début de l’année, selon les chiffres officiels, soit la pire épidémie de cette maladie, transmise par les moustiques, jamais enregistrée dans le pays. Les chiffres de la direction générale des services de Santé publiés dimanche soir indiquent que 1006 personnes sont décédées sur plus de 200’000 cas confirmés.
Selon l’ancien directeur des services de Santé, Be-Nazir Ahmed, le nombre de décès enregistrés depuis le début de l’année est supérieur à celui de toutes les années précédentes combinées depuis 2000, année où le Bangladesh a enregistré sa première épidémie de dengue.
Le Bangladesh enregistre des cas de dengue depuis les années 1960, mais c’est en 2000 qu’il a connu sa première épidémie de dengue hémorragique.
Plus de 110 enfants décédés
La dengue est une maladie endémique des zones tropicales qui provoque de fortes fièvres, des maux de tête, des nausées, des vomissements, des douleurs musculaires et, dans les cas les plus graves, des saignements pouvant entraîner la mort. Cent douze enfants de moins de 15 ans, y compris des nourrissons, ont été dénombrés parmi les défunts cette année, selon les chiffres officiels. Le nombre de décès cette année éclipse le précédent record de 2022 qui s’établissait à 281 morts.
Les scientifiques ont attribué l’épidémie de 2023 à des précipitations irrégulières et à des températures plus élevées pendant la mousson annuelle, qui ont créé des conditions de reproduction idéales pour les moustiques. Le virus à l’origine de la maladie est désormais endémique au Bangladesh, qui connaît une tendance à l’aggravation des épidémies depuis le début du siècle. La plupart des cas sont enregistrés pendant la mousson de juillet à septembre, les mois qui apportent la grande majorité des précipitations annuelles du pays, ainsi que des inondations et des glissements de terrain occasionnels.
«Un canari dans la mine de charbon»
Toutefois, depuis quelques années, les hôpitaux bangladais ont commencé à admettre des patients souffrant de la maladie pendant les mois d’hiver. Les services de dengue des principaux hôpitaux de Dacca sont actuellement remplis de patients traités sous des moustiquaires, sous le regard attentif et inquiet des membres de leur famille.
La dengue et d’autres maladies causées par des virus transmis par les moustiques se propagent plus rapidement et davantage en raison du changement climatique, a prévenu l’OMS. «L’épidémie met une pression énorme sur le système de santé» du Bangladesh, avait déclaré le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, le mois dernier lors d’une conférence de presse en ligne.
En septembre également, le directeur de l’alerte et de la réponse de l’agence, Abdi Mahamud, avait déclaré que davantage de pays seraient confrontés à de telles épidémies avec le réchauffement climatique et qu’une solidarité mondiale était nécessaire. Ce type d’épidémie est comme «un canari dans la mine de charbon de la crise climatique», a-t-il dit en évoquant la métaphore du petit oiseau qui alerte d’un grand danger. Selon lui, une combinaison de facteurs, dont le changement climatique et le phénomène cyclique El Niño, synonyme de réchauffement supplémentaire, a contribué à l’apparition de graves épidémies de dengue dans plusieurs régions du monde, dont le Bangladesh et l’Amérique du Sud. Des pays d’Afrique subsaharienne, tels que le Tchad, ont également signalé récemment des épidémies, avait-il ajouté.