Soudan: Alerte sur les «risques biologiques», après l’occupation d’un labo

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SoudanAlerte sur les «risques biologiques», après l’occupation d’un labo

Alors qu’un cessez-le-feu a été conclu au Soudan, l’Organisation mondiale de la santé a alerté mardi, sur le risque élevé de l’occupation d’un laboratoire par des belligérants.

Les combats ont été violents et ont coûté la vie à huit personnes au moins.

Les combats ont été violents et ont coûté la vie à huit personnes au moins.

AFP

Les risques biologiques sont «très élevés» au Soudan, après l’occupation d’un laboratoire national de santé par des belligérants, a alerté l’Organisation mondiale de la santé, mardi. «J’ai reçu hier un appel téléphonique du chef du laboratoire central de santé publique. Il est occupé par l’une des parties combattantes», a déclaré en visioconférence le représentant de l’OMS au Soudan, le Dr Nima Saeed Abid, lors d’un point de presse à Genève.

«Ils ont enlevé tous les techniciens du laboratoire qui sont maintenant complètement sous le contrôle d’une des parties combattantes comme base militaire», a-t-il ajouté. Il a souligné que la situation est «extrêmement dangereuse», car le laboratoire contient des échantillons des agents pathogènes de la rougeole, du choléra et de la poliomyélite. 

«Risque biologique énorme»

Cette occupation présente donc un «risque biologique énorme», a-t-il insisté. Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë, dont on peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement. La rougeole est, elle, une maladie virale extrêmement contagieuse, tout comme la poliomyélite qui touche en grande partie les enfants âgés de moins de 5 ans.

L’OMS a par ailleurs pu jusqu’à présent vérifier quatorze attaques contre le secteur de la santé au Soudan depuis le début des violences, qui ont fait huit morts et deux blessés. «Les attaques contre les soins de santé sont répréhensibles et doivent cesser», a demandé l’organisation.

Dix jours de combats

Un cessez-le-feu de 72 heures conclu sous l’égide des États-Unis était globalement respecté mardi à Khartoum, après dix jours de combats qui ont fait des centaines de morts et poussés des dizaines de milliers d’habitants au départ.

Dans Khartoum, les explosions et les tirs se sont faits rares jusqu’à la mi-journée alors que, comme à chaque annonce de trêve, les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, ont accusé l’armée du général rival Abdel Fattah al-Burhane, de continuer à survoler Khartoum. En revanche, il était impossible dans l’immédiat de savoir si les combats violents qui faisaient rage dans la vaste région du Darfour, dans l’ouest du Soudan, depuis le début des hostilités, le 15 avril, avaient baissé en intensité.

Jusqu’à 270’000 personnes pourraient fuir

Jusqu’à 270’000 personnes pourraient fuir depuis le Soudan au Tchad et au Soudan du Sud, a indiqué mardi l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), après le cessez-le-feu. Selon Laura lo Castro, représentante du HCR au Tchad, 20’000 réfugiés sont arrivés dans ce pays, et l’organisation s’attend à l’arrivée de jusqu’à 100’000 personnes «dans le pire des cas».

Par ailleurs, «au Soudan du Sud, le scénario le plus probable est de 125’000 retours de réfugiés sud-soudanais et de 45’000 réfugiés», a indiqué la représentante du HCR dans ce pays, Marie-Hélène Verney, lors d’un point de presse.

(AFP)

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