Escalade: Grimper les 180 mètres du barrage de Contra

James Bond l’a descendu dans Goldeneye. Les grimpeurs, eux, ont pris le chemin inverse. 16 athlètes ont remonté le barrage de Contra dans le cadre du Red Bull Dual Ascent. Le format? Une course qui voit s’opposer les deux formations en même temps, sur le même parcours, et la plus rapide remporte le duel. Les équipes de deux ont dû parcourir environ 180 mètres sur les voies créées de toutes pièces pour l’occasion.

«Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, confie Katherine Choong, une grimpeuse jurassienne invitée à l’événement. Créer une voie sur un barrage est quelque chose de spécial. C’était assez impressionnant, avec beaucoup de hauteur.» De quoi donner le vertige? «Une fois dans le mur pour grimper, cela ne fait pas peur.»

Sa compatriote Petra Klingler a elle aussi mesuré toute la hauteur de la paroi. «Il ne s’agit en aucun cas d’une échelle vers le haut», a-t-elle affirmé en référence aux diverses prises installées sur toute la longueur.

L’actuelle championne du monde d’escalade sur glace n’était pas totalement confiante avant la compétition. Interrogée par Red Bull, elle a dit avoir l’impression de courir un marathon sans préparation. Elle a pourtant atteint, avec son coéquipier Louna Ladevant, la petite finale samedi matin. La grande finale, elle, avait lieu dans l’après-midi.

La voie tracée par les organisateurs n’était pas que vertigineuse. Elle était aussi complexe. «Elle était prévue pour des mouvements dynamiques. Je l’ai faite, mais ce n’est pas mon style», souffle Katherine Choong. Six longueurs successives allaient crescendo dans la difficulté, jusqu’à demander un niveau technique et physique irréprochable.

Il faut dire que le niveau des participants était très élevé. Petra Klingler est la grimpeuse de bloc suisse la plus titrée – elle a notamment remporté le championnat du monde d’escalade sur glace à Saas-Fee, en 2022. Il y avait aussi Alberto Ginés López, qui a remporté une médaille d’or aux JO de Tokyo ou encore Luka Potocar, vainqueur d’un général de Coupe du monde.

Loin des parois rocheuses naturelles dont elle a l’habitude, la Jurassienne avait l’impression «d’être dans une salle, mais avec du vide en dessous.» Une très belle expérience qui conclut une semaine de rêve. «L’atmosphère était très sympa. Les jours durant lesquels il n’y avait pas de compétition, nous sommes tous allés grimper ensemble dans la région.»