FootballLa Suisse atteint le ridicule contre la Biélorussie
L’équipe nationale a concédé un match nul 3-3 dimanche contre la 105e nation mondiale, dans la course à la qualification pour l’Euro 2024. Pire, elle était menée 3-1.
- par
- Valentin Schnorhk - St-Gall
Pas encore d’inquiétude. Mais l’équipe de Suisse aura quand même besoin d’une sérieuse remise en question si elle entend ne pas trop paniquer quant à l’idée d’aller en Allemagne disputer l’Euro l’été prochain. Elle s’est en tout cas mise en difficulté en concédant un match nul 3-3 peu flatteur face à la Biélorussie dimanche à Saint-Gall.
Comment cela a-t-il bien pu arriver? Comment l’équipe nationale a-t-elle pu se mettre en telle difficulté face à la 105e nation FIFA, contre qui elle s’était pourtant imposée 5-0 il y a un peu plus de six mois lors du match aller? Éléments de réponse: un manque de rythme avec le ballon, une inconcevable passivité défensive et un certain déficit de réalisme tout de même.
Évidemment, si Zeki Amdouni avait conclu les deux grosses occasions qu’il a eues peu après son entrée en jeu à la 62e minute, on aurait eu un regard légèrement plus nuancé. Mais quand même, ce ne sont pas les deux arrêts du portier Ignatovich (un face-à-face à 7 mètres remporté et un arrêt sur une tête du Genevois) qui changent toute l’analyse.
Heureusement, Amdouni s’en sort en étant celui qui a évité l’énorme camouflet, puisqu’il a inscrit le 3-3 à la 90e minute, juste après qu’Akanji a réduit l’écart. Parce qu’en effet la Suisse a, le temps de quelques minutes, été menée 3-1 par la Biélorussie. Il fallait le vouloir.
L’explication? De la très haute négligence. D’abord sur son repli durant toute une longue séquence biélorusse, avec un centre d’Antilesvski repris au deuxième poteau par Ebong (61e). Le deuxième but, quant à lui, était tombé à la suite d’un corner qui trouvait la tête d’un Polyakov bien seul à l’opposé de la surface (69e). Et puis la Suisse a enrobé le tout en réussissant à prendre le troisième sur une nouvelle approximation de placement qui a profité à Antilevski (84e).
L’attitude à la perte de balle de l’équipe nationale a donc été proche de l’indigence. Mais que dire de ce qu’elle a fait avec le ballon? Cette incapacité à mettre du rythme, à multiplier les enchaînements, à varier les courses aura mis en lumière tout le mal qu’a Murat Yakin à donner des certitudes offensives à sa sélection. Et s’il s’est un temps cru en sécurité, c’est surtout parce que Xherdan Shaqiri avait trouvé la faille d’une jolie frappe dans la lucarne opposée depuis l’extérieur de la surface peu avant la demi-heure de jeu.
La vérité, c’est que la Suisse a eu bien trop peu d’occasions concrètes, si l’on excepte celles venues en fin de match, face à une sélection qui lui a laissé le ballon 80% du temps. Et si elle sauve sa face avec cette égalisation, il ne faudra rien oublier de cette prestation. C’est une condition pour espérer aller en Allemagne l’été prochain. L’équipe nationale aura trois matches en novembre (contre Israël le 15, face au Kosovo le 18 et en Roumanie le 21) pour donner une tout autre image.
Suisse - Biélorussie 3-3 (1-0)
Kybunpark, 17’000 spectateurs (guichets fermés). Arbitre: M. Pinheiro (POR). Buts: 28e Shaqiri 1-0. 61e Ebong 1-1. 69e Polyakov 1-2. 84e Antilevski 1-3. 89e Akanji 2-3. 90e Amdouni 3-3.
Suisse: Sommer; Lotomba, Akanji, Schär, Rodriguez (72e Garcia); Freuler, Xhaka, Sow (62e Amdouni); Shaqiri, Itten (62e Zeqiri), Steffen (72e Ndoye). Sélectionneur: Murat Yakin.
Biélorussie: Ignatovich; Karpovich, Volkov, Politevich, Malkevich (83e Klimovich); Ebong, Korzun, Bocherov (64e Morozov), Bakhar (64e Pechenin); Kontsevoj (46e Antilevski). Sélectionneur: Carlos Alos Ferrer.
Avertissements: 4e Politevich. 77e Zeqiri. 90e Pechenin. 93e Klimovich. 94e Korzun. 95e Pavlovets.