Bras de fer entre Cassis et Parmelin: c’est le Vaudois qui a gagné

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Munitions pour le QatarBras de fer entre Cassis et Parmelin: c’est le Vaudois qui a gagné

Le Conseil fédéral a autorisé des envois de munitions suisses dans l’état du Golfe en septembre dernier. Mais la décision a donné lieu à un désaccord entre Ignazio Cassis et Guy Parmelin.

Les munitions sont prévues pour les canons des Eurofighter utilisés par l’armée du Qatar. La Suisse lui en a envoyé 6000 pièces.

Les munitions sont prévues pour les canons des Eurofighter utilisés par l’armée du Qatar. La Suisse lui en a envoyé 6000 pièces.

AFP

Ignazio Cassis ne le voulait pas, Guy Parmelin le voulait et c’est le Vaudois qui a gagné. En septembre dernier, le Conseil fédéral a validé l’exportation de 6000 munitions pour les avions de combat Eurofighter de l’état du Qatar. Ce qui avait été annoncé sans effusion il y a quelques mois avait au préalable fait suer certains départements de l’administration fédérale, qui n’étaient pas du tout d’accord entre eux. 

C’est ce que montrent des documents que «Blick» a pu obtenir (en ayant toutefois besoin d’insister et de patience) en invoquant la loi sur la transparence auprès de la Confédération. Ce qu’ils montrent: le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) d’Ignazio Cassis était catégoriquement contre cette autorisation. D’une part, la situation des droits humains y était vue comme problématique. D’autre part, l’envoi aurait été contraire à la stratégie suisse au Moyen-Orient, qui vise à la stabilité et à la paix. Enfin, le DFAE ne pouvait pas exclure que le Qatar opère à nouveau des missions militaires au Yémen. Or le droit de la neutralité interdit à la Suisse d’exporter vers des pays impliqués dans des conflits armés.

Un vote du Conseil fédéral

Le Secrétariat d’État à l’économie (Seco), sous la houlette de Guy Parmelin et chargé des autorisations d’exportations, a rejeté les remarques, critiquant des «risques hypothétiques et incompréhensibles». Pour le Seco, il n’y a pas de problème: le Qatar était déjà un gros acheteur d’armement suisse. Alors pourquoi est-ce que là, ça coince? Car les munitions des Eurofighter sont plus difficilement assimilables à des armes défensives que ce qu’achetait d’habitude le Qatar à la Suisse. Or pour les Services de renseignement, rien ne laissait présager d’une utilisation au Yémen.

Mais le conflit est resté insoluble et Ignazio Cassis a maintenu son opposition. Selon «Blick», fait rare, c’est l’ensemble du Conseil fédéral qui a dû voter sur la question. Et à ce jeu-là, c’est Guy Parmelin qui a réussi à convaincre une majorité du collège de valider l’exportation. Le montant du contrat, par contre, n’a pas été dévoilé.

(ywe)

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