Pristina accuse Belgrade d’avoir «organisé» les émeutes au Kosovo

Publié

KosovoPristina accuse Belgrade d’avoir «organisé» les émeutes

Le Premier ministre kosovar a accusé vendredi Belgrade d’avoir «organisé» l’escalade de la situation dans le nord du Kosovo, où 80 personnes ont été blessées en début de semaine. 

Des affrontements ont eu lieu le 29 mai 2023 entre des manifestants serbes du Kosovo et des soldats de l’OTAN.

Des affrontements ont eu lieu le 29 mai 2023 entre des manifestants serbes du Kosovo et des soldats de l’OTAN. 

REUTERS

Le Premier ministre kosovar Albin Kurti a accusé vendredi Belgrade d’avoir «organisé» l’escalade de la situation dans le nord du Kosovo, où 80 personnes ont été blessées en début de semaine dans un affrontement entre des manifestants serbes et des soldats de la force de l’OTAN.

Confronté aux pressions des puissances occidentales qui lui demandent d’agir en vue d’une désescalade de la situation, le chef du gouvernement kosovar a été invité par le Parlement pour expliquer la situation dans le Nord. «L’escalade de la situation du 29 mai a été planifiée, bien organisée et elle avait un auteur. L’auteur, c’est Belgrade», a dit Albin Kurti aux députés. «La Serbie a mobilisé des groupes criminels pour aggraver la situation.»

Élections boycottées

Ce lundi 29 mai, trente militaires de la force de l’OTAN au Kosovo (Kfor) ainsi qu’une cinquantaine de manifestants serbes ont été blessés dans les heurts devant la mairie de Zvecan. Les Serbes s’y rassemblent depuis une semaine pour protester contre l’intronisation du maire albanais, élu en avril aux élections municipales boycottées par leur communauté.

La situation était similaire dans trois autres municipalités, où les Serbes sont majoritaires, à savoir que ces maires albanais ont été élus avec une participation inférieure à 3,5% et sont donc considérés comme «illégitimes» par la communauté serbe.

La Serbie n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, et encourage les quelque 120’000 Serbes qui y vivent (entre 6% et 7% de la population), à défier les autorités de Pristina.

Appel à la désescalade 

Dans la foulée de ces émeutes, l’OTAN a décidé d’envoyer rapidement 700 militaires supplémentaires au Kosovo, au sein d’une mission forte de quelque 3800 personnes. Dans un premier temps, des grandes puissances occidentales, notamment Paris et Washington, avaient attribué au gouvernement kosovar la responsabilité de ces derniers incidents.

Jeudi toutefois, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé aussi bien le Kosovo que la Serbie à «prendre des mesures immédiates en vue d’une désescalade des tensions.»

Pression de Paris et Berlin 

En même temps, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont rencontré en Moldavie, en marge d’un sommet européen, la présidente kosovare Vjosa Osmani et son homologue serbe Aleksandar Vucic pour réclamer «l’organisation dans les meilleurs délais de nouvelles élections dans ces quatre municipalités.» Emmanuel Macron a déclaré que des «décisions claires» ont été demandées aux deux dirigeants «pour la semaine prochaine».

Cependant, plusieurs centaines de Serbes, dont des employés dans l’administration locale, se sont de nouveau rassemblés vendredi devant la mairie de Zvecan qui est gardée depuis mardi par un important dispositif de la Kfor, a rapporté une journaliste de l’AFP. «Nous ne voulons pas que ce faux maire vienne dans notre mairie (…) parce que nous ne l’avons pas élu», a lancé à la foule une employée Natasa Aksentijevic. 

Ne ratez plus aucune info

Pour rester informé(e) sur vos thématiques préférées et ne rien manquer de l’actualité, inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque jour, directement dans votre boite mail, l'essentiel des infos de la journée.

(AFP)

Ton opinion