Football: Vartan Sirmakes: «Il faut respecter la Pontaise!»

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FootballVartan Sirmakes: «Il faut respecter la Pontaise!»

Leen Heemskerk, le président du LS, s’est montré critique quant aux stades dans lesquels jouent ses rivaux cantonaux de Super League. Un étrange revirement de situation, que son homologue du SLO préfère prendre avec le sourire.

Florian Vaney
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Florian Vaney
Vartan Sirmakes apaise la situation.

Vartan Sirmakes apaise la situation.

PATRICK MARTIN/24HEURES

Vartan Sirmakes et Leen Heemskerk ont déjà cassé la croûte ensemble. «C’est un homme ma foi tout à fait charmant», complimente le président de Stade Lausanne Ouchy à l’égard de son homologue du Lausanne-Sport. Un homme charmant peut-être. Mais qui ne s’est pas muni de pincettes pour critiquer sur la place publique ses deux voisins de Super League, Yverdon Sport et le SLO, dans une interview à 24 Heures vendredi. Voilà ses mots: 


«Il me semble indispensable que la Super League réussisse à mieux se vendre. Pour cela, il est primordial de pouvoir jouer dans des stades modernes, avec beaucoup de public. Voir un match dans une Pontaise déserte ou à Yverdon n’est pas la meilleure publicité pour la Super League.»


C’est dit. Et surtout, cela fait rejaillir un débat qui s’était répandu durant l’été, particulièrement en Suisse allemande, avant de s’éteindre largement depuis la reprise. En clair: Yverdon et Stade Lausanne, de par leur «petite» taille, leur base populaire restreinte et leurs infrastructures modestes, feraient du tort à une première division nationale qui s’est ouverte depuis cette saison à douze équipes. Contre dix auparavant.

Le Lausanne-Sport a milité pour une Super League à 12

Les critiques d’outre-Sarine ont donc migré en cette fin de semaine jusqu’à la capitale olympique. Et le discours du boss du Lausanne-Sport surprend. Non pas que les relations entre les trois clubs majeurs du canton se soient toujours trouvées au beau fixe, même si elles paraissent aujourd’hui plus apaisées qu’il y a peu. Ce qui surprend, c’est que le LS s’était non seulement montré favorable à l’élargissement de la Super League, mais qu’il s’était même octroyé un rôle de porte-drapeau dans cette petite révolution.

Son militantisme, bien sûr, se voulait en partie corrélé à ses intérêts personnels, puisque le Lausanne-Sport n’est pas parvenu à se stabiliser dans l’élite ces dernières années. À ce titre, le club a également soutenu le vote qui visait à diminuer les exigences liées aux stades dans le processus d’obtention de licence.

Faut-il comprendre, à travers les déclarations de son président, que le club de la Tuilière est en train de retourner sa veste maintenant qu’il a obtenu ce qu’il souhaitait, à savoir sa promotion?

Yverdon Sport préfère rester discret

Yverdon Sport, qui possède bien d’autres chantiers à gérer en ce moment, a préféré ne pas réagir à l’affaire. Stade Lausanne Ouchy a lui quelques éléments à rétorquer. «Mais l’idée n’est pas d’alimenter la polémique, assure Vartan Sirmakes d’un ton très calme, presque amusé. Je suis persuadé que M. Heemskerk a prononcé ses mots en n’ayant pas totalement éliminé la frustration de la défaite de son équipe en Coupe.» Un revers 4-0 effectivement frustrant, puisque subi avec un homme de moins sur le terrain dès la 5e minute.

«Notre identité profite aussi au football suisse. On valorise des joueurs, qui terminent d’ailleurs parfois au LS»

Vartan Sirmakes, président de Stade Lausanne Ouchy.

L’homme fort du SLO, qui est également l’une des plus grandes fortunes du pays, pointe d’abord du doigt une évidence. «Le Lausanne-Sport a lui-même occupé la Pontaise pendant des décennies…» Il abat ensuite la carte sentimentale. «On parle de stade olympique (ndlr: il insiste sur ce mot) de la Pontaise. Une enceinte qui a accueilli la Coupe du monde 1954, les stars de la Hongrie de l’époque. Bien sûr qu’elle n’est aujourd’hui plus parfaite, mais il faut la respecter!»

Enfin, le patron de l’entreprise Franck Müller achève son argumentaire par quelques notions d’ouverture et d’inclusivité. «Si je regarde Yverdon Sport, il s’est très bien adapté à la Super League, tant au niveau des résultats que du remplissage de son stade. Nous, il nous manque certainement quelques points, mais on travaille, on valorise des joueurs. Ce travail, le LS en a d’ailleurs largement profité récemment, en venant récupérer chez nous des gars comme Zeki Amdouni ou Brighton Labeau. D’accord, on est peut-être différent des autres. Mais notre identité profite aussi au championnat, au football suisse. Et puis, il faut aussi nous laisser du temps. Ce n’est pas mon objectif personnel, mais peut-être que le Canton finira par rénover la Pontaise. Pour la rendre un peu plus actuelle.» Peut-être. D’ici-là, Stade Lausanne et Yverdon Sport seront encore largement amenés à défendre leur cas.

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