Norvège«Breivik est aussi dangereux aujourd'hui qu’en juillet 2011»
L’État norvégien a estimé mardi qu’Anders Behring Breivik était toujours aussi dangereux que lorsqu’il a tué 77 personnes en juillet 2011.
Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011, présente encore des risques de «violence totalement débridée», a affirmé mardi l’État norvégien poursuivi en justice par le néonazi qui estime que son régime carcéral viole ses droits humains.
Détenu, seul, dans un quartier de haute sécurité, Breivik, 44 ans, estime que son isolement depuis près de 12 ans viole l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui interdit les «peines ou traitements inhumains ou dégradants». Le procès qui se tient pour des raisons de sécurité dans le gymnase de la prison de Ringerike, où l’extrémiste purge sa peine, s’est ouvert lundi.
Douze ans après avoir perpétré l’attaque la plus sanglante commise sur le sol norvégien depuis la Seconde Guerre mondiale, le plaignant présente «un risque absolument extrême de violence totalement débridée», a assuré l’avocat de l’État, Andreas Hjetland.
«Le même danger»
Le 22 juillet 2011, Breivik avait d’abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit victimes, puis tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur un camp d’été de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utøya. Il a été condamné en 2012 à la peine maximale, alors en vigueur en Norvège, à savoir 21 ans de prison avec possibilité d’extension tant qu’il reste jugé dangereux.
«Breivik est aussi dangereux aujourd'hui qu’en juillet 2011», à la veille du double attentat qu’il avait soigneusement préparé de longue date, a fait valoir Andreas Hjetland en s’appuyant sur des comptes rendus de psychiatres et de gardiens. «Son idéologie reste la même, son aptitude à une violence sans limite est évidente et sa personnalité (…) renforce encore tous ces facteurs», a-t-il dit.
Assouplissement du régime carcéral
La veille, l’avocat de Breivik, Øystein Storrvik, avait demandé un assouplissement du régime carcéral de Breivik, affirmant que son isolement le rendait «suicidaire» et dépressif. Invoquant un autre article de la Convention des droits de l’Homme qui garantit un droit à la correspondance, Breivik réclame aussi un allègement du filtrage de ses courriers avec le monde extérieur.
En 2016, Breivik avait déjà attaqué l’État en justice pour les mêmes motifs et avait partiellement obtenu gain de cause en première instance, avant d’être complètement débouté en appel.