Christian DusseyL’ambassadeur en Iran nommé chef du Service de renseignement
L’actuel ambassadeur de Suisse à Téhéran dirigera le SRC après le départ de Jean-Philippe Gaudin ce printemps.
Prague, Moscou, Boston, Washington, Téhéran: le nouveau chef des espions suisse a sillonné la planète pour ses études et sa carrière.
Capture d’écran Geneva Centre for Security PolicyUn Romand remplace un Romand. Le nouveau chef du Service de renseignement de la Confédération (SRC) s’appelle Christian Dussey, 55 ans, qui occupe actuellement et depuis un peu moins d’une année le poste d’ambassadeur extraordinaire de Suisse en Iran. Le Conseil fédéral l’a annoncé mercredi à l’issue de sa séance. Atteinte par une grippe, Viola Amherd a dû annuler la conférence de presse de présentation du nouveau directeur.
«Le processus de sélection a montré que M. Christian Dussey avait le profil idéal, estime le Conseil fédéral dans son communiqué. En vertu de sa formation, de son parcours professionnel et de sa longue expérience dans l’administration et la diplomatie, il remplit pleinement les exigences de la fonction de directeur du SRC.»
Christian Dussey est déjà passé par le département de la Défense, avant d’entrer au DFAE en 1996, où il est passé par Prague, Moscou et, en dernier, Téhéran. Il a aussi été assistant diplomatique de l’ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss. En 2013, il a été nommé directeur du Centre de politique de sécurité de Genève. Il a réalisé ses études en sciences sociales et économiques à Fribourg, en relations internationales à Washington et à Boston.
Morne ambiance
Le départ du prédécesseur de Christian Dussey, Jean-Philippe Gaudin, avait fait couler de l’encre. Il était parti subitement et «d’un commun accord» avec la conseillère fédérale Viola Amherd après à peine trois ans en poste. Un manque de confiance réciproque avec la cheffe du département avait été relevé. Quelques mois plus tard, une enquête interne dans les différentes sections du département de la Défense indiquait que le SRC était moins bien noté que la plupart des autres services. Sexisme et mobbing avaient alors été pointés du doigt. Le «Tages Anzeiger» relevait alors que, lors des derniers mois du mandat de Jean-Philippe Gaudin, des efforts avaient été entrepris pour tenter de remédier à la situation.