Baronne de Verbier assassinée: «Je n’ai que 50’000 euros par mois»

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BelgiqueBaronne de Verbier assassinée: «Je n’ai que 50’000 euros par mois»

L’assassinat de Myriam Ullens de Schooten est bien dû à une histoire de gros sous. Mais aussi car son beau-fils se sentait écarté voire humilié.

R.M.
par
R.M.
Myriam et Guy Ullens de Schooten, photographiés en 2021.

Myriam et Guy Ullens de Schooten, photographiés en 2021.

Getty Images

Le 29 mars dernier à Lasne, dans la Brabant wallon, en Belgique, Nicolas Ullens assassinait sa belle-mère, la baronne Myriam Ullens de Schooten. Il a tiré à six reprises sur cette femme de 70 ans, qui était en voiture avec son mari, le baron Guy Ullens de Schooten, père du tueur.

Pourquoi Nicolas Ullens a-t-il tué sa belle-mère, domiciliée à Verbier, en Valais, avec une fondation caritative établie à Orsières? Pour l’argent avait-il été immédiatement avancé, le baron et la baronne étant multimillionnaires. À en croire les interrogatoires du tueur et les révélations de proches qui ont filtré dans la presse belge, il semble que ce soit exact. Mais aussi incomplet: l’homme de 57 ans se sentait également rejeté, écarté par cette «méchante belle-mère».

Une affaire de gros sous, donc, mais pas seulement. «Elle a détruit ma relation étroite avec mon père. J’en ai énormément souffert», a expliqué Nicolas Ullens aux enquêteurs, selon «Het Laatste Nieuws», cité par la «Libre Belgique».

Une fratrie écartée?

Nicolas Ullens a deux frères et une sœur. Ce sont les enfants biologiques du baron Guy Ullens de Schooten, nés d’un premier mariage. La baronne Ullens avait également deux enfants nés d’une première union, Virginie et Gilles. À en croire le tueur, la défunte avait tout fait pour favoriser ses deux enfants, écartant et humiliant même la fratrie de Nicolas Ullens.

«Pourquoi Gilles a-t-il eu ce duplex à Rome? Et pourquoi le pavillon de chasse en Afrique du Sud était-il si soudainement passé entre les mains du mari de Virginie?», s’irritait Nicolas Ullens auprès de son entourage. Il aurait encore listé une villa familiale à Saint-Tropez, un luxueux voilier et un chalet de son père à Gstaad. «Autant d’endroits où nous n’étions pas les bienvenus», avait-il dit, englobant sa sœur et ses deux frères.

L’assassin a dit aux policiers qu’il avait une relation étroite avec son père. Mais que tout a changé quand sa «méchante belle-mère», selon ses termes, est entrée dans leur vie. «Avec son avidité pour l’argent, elle a fait en sorte que la relation avec mon père soit complètement brouillée», a-t-il avancé. Selon la «Libre Belgique», il s’est senti «délaissé, ignoré, incompris et même indésirable.» Il avait l’impression d’être devenu un «enfant de seconde zone».

Le quinquagénaire, selon la presse belge, n’était cependant pas dans le besoin. Devant des amis il aurait même osé lancer que les enfants de la défunte «ont tout. Et moi, je ne touche que 50 000 euros par mois»…

Un coup, puis cinq autres

Son avocat, Me Jean-Philippe Mayence, a par la suite affirmé que c’était faux, et que le baron ne versait même plus rien à son fils «depuis des années». Mais dans la presse belge, des membres de l’entourage ont au contraire confirmé que le baron soutenait bien ses quatre enfants financièrement, sans articuler de montant précis.

7sur7 revient également sur le jour du meurtre. Ce serait à nouveau une histoire de gros sous qui aurait tout déclenché. Nicolas Ullens aurait entendu dire qu’une villa de la famille, en Belgique, allait être vendue. Vers 10 heures, il est entré dans le bureau de son père pour avoir des explications. Il a été éconduit, son père lui disant qu’avec son épouse, ils avaient de toute façon un rendez-vous.

Nicolas Ullens a grimpé dans sa voiture et a attendu que son père et sa belle-mère sortent du domaine. Dès que le portail s’est ouvert, il a volontairement percuté leur voiture. Puis il est sorti, a tiré une première fois dans le pare-brise de sa cible, puis encore cinq fois sur la baronne.

Il s’est ensuite rendu au commissariat de Lasne où il a avoué son crime.

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