Football - C’est désormais avec Alain Giresse que le Kosovo veut avancer

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FootballC’est désormais avec Alain Giresse que le Kosovo veut avancer

L’ancien milieu français (69 ans) a succédé à Bernard Challandes en mars. Il est conscient du caractère spécial du Suisse – Kosovo, de ce mardi (18h à Zurich).

Valentin Schnorhk Zurich
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Valentin Schnorhk Zurich
Alain Giresse (à g.) est à la tête du Kosovo depuis ce mois.

Alain Giresse (à g.) est à la tête du Kosovo depuis ce mois.

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L’homme en a vu d’autres. Alors, il se marre, pendant qu’on lui traduit la question d’un journaliste, qui s’enquiert de savoir quelle sera la composition du Kosovo contre la Suisse, ce mardi (18h à Zurich). «Je rigole, parce que ce Monsieur m’a posé exactement la même question hier à Pristina, et je vais donc lui donner la même réponse: je ne donne pas mes équipes à l’avance.» Cet homme, c’est Alain Giresse, sélectionneur du Kosovo, depuis le mois dernier.

L’ancien milieu légendaire français, homme-clé du «Carré magique», en référence au quatuor qui faisait le jeu des Bleus des années 1980, avec Luis Fernandez, Jean Tigana et bien sûr Michel Platini, aura bourlingué. Sa carrière d’entraîneur a été exotique: «Gigi» a dirigé Toulouse et le PSG, avant d’aller au Maroc (FAR Rabat), puis de s’occuper des sélections de la Géorgie, du Gabon, du Mali (à deux reprises), du Sénégal et de la Tunisie. En mars, il a donc succédé à Bernard Challandes à la tête du Kosovo.

Il a parlé avec Challandes

«Je suis venu au Kosovo, parce que des relations existaient, détaille-t-il. Quand j’étais avec le Sénégal, nous avions joué un match amical à Genève. J’ai accepté de venir, parce qu’il y a un travail à continuer avec une sélection jeune, pour la faire progresser, la développer. Jusqu’à avoir des ambitions sur les compétitions qui se présentent, afin d’être reconnue comme une bonne équipe européenne. Nous savons que le travail sera long, mais je veux amener ma contribution.»

Sans tout révolutionner: «J’ai parlé avec Bernard Challandes, il m’a donné des informations quant au travail qu’il avait réalisé. Cela s’est fait très naturellement, et je ne voyais pas de raison pour tout changer.» A raison, a priori. Pour sa première, jeudi dernier, le Kosovo a en effet battu 5-0 le Burkina Faso.

«Nous travaillons à pouvoir faire venir des joueurs qui sont d’origine kosovare»

Alain Giresse, sélectionneur du Kosovo

Contre la Suisse, en revanche, Alain Giresse s’attend à un autre défi: «Nous connaissons sa valeur, elle fait partie des quinze meilleures nations du monde, a-t-il estimé. Nous devrons prendre toutes les mesures nécessaires pour lui répondre dignement. Je suis conscient de ce que représente ce match. Je vais tâcher d’éviter de lui donner un caractère trop émotionnel et le prendre comme un match de football. Même si je suis conscient de ce qu’il peut représenter pour les joueurs et le pays.» A sa disposition, il y a ainsi plusieurs joueurs bien connus du football suisse.

Hadergjonaj a joué pour la Suisse A

Parmi eux, Fidan Aliti et Mirlind Kryeziu, qui évoluent au FC Zurich. Ou Betim Fazliji, le milieu saint-gallois, ainsi que Toni Domgjoni, ex-international suisse M21. Sans oublier Florent Hadergjonaj, lequel avait même porté le maillot de l’équipe de Suisse A à une reprise. C’était en 2017, lors d’une victoire 1-0 en match amical contre la Biélorussie. «C’est une situation spéciale pour moi, a reconnu l’ancien latéral de Young Boys, qui évolue aujourd’hui en Turquie, à Kasimpasa. Je suis très fier d’avoir pu jouer pour l’équipe de Suisse. Mais jouer pour le Kosovo est vraiment un choix du cœur, et je ne l’ai jamais regretté.»

Florent Hadergjonaj a porté le maillot de l’équipe de Suisse A en 2017.

Florent Hadergjonaj a porté le maillot de l’équipe de Suisse A en 2017.

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La question de la binationalité est d’ailleurs un thème important pour Alain Giresse. Il en va de l’avenir de l’équipe nationale kosovare: «Nous travaillons à pouvoir faire venir des joueurs qui sont d’origine kosovare, acquiesce-t-il. C’est un phénomène similaire à ce que j’ai connu dans les sélections africaines. Mais il y a un problème: nous avons généralement affaire à des joueurs qui sont nés dans un pays, où ils y ont été éduqués, y jouent dans des clubs, sont même appelés par les équipes nationales juniors. Ce n’est pas un choix évident à faire pour eux. Je ne peux pas me mettre à leur place pour leur raisonnement.»

Évidemment: c’est à l’intimité que l’on touche, là.

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