ChasseLondres ne veut plus de trophées d’espèces menacées
Partir chasser le lion au Zimbabwe et en revenir avec sa tête empaillée ne sera bientôt plus possible au Royaume-Uni. Londres prépare une loi pour interdire l’importation de ces trophées.

Ce projet d’interdiction d’importer des trophées de chasse avait émergé en 2015, avec la mort du lion Cecil, tué par un dentiste américain dans une réserve du Zimbabwe, qui avait suscité l’indignation dans le monde entier.
AFPLe Royaume-Uni prévoit d’interdire l’importation de trophées de chasse d’animaux en danger comme les lions, les rhinocéros, les éléphants ou les ours polaires, a annoncé, vendredi, le gouvernement britannique. Cette future interdiction, présentée comme «l’une des plus dures dans le monde» et qui permettra de protéger près de 7000 espèces, a été saluée par les défenseurs de l’environnement, qui ont toutefois exhorté le gouvernement de Boris Johnson à presser le pas, alors qu’aucun calendrier n’a été fixé pour son adoption.
L’interdiction contribuera ainsi à la protection des animaux les plus gravement en danger, parmi lesquels les fameux «big five»: lions, léopards, rhinocéros, éléphants, buffles.
«À l’avant-garde de la protection»
Ces 50 dernières années, la vie sauvage a subi un déclin de 60%, souligne le gouvernement britannique. «Le nombre d’espèces animales menacées d’extinction n’a jamais été aussi important dans l’histoire de l’humanité, et nous sommes consternés à l’idée que des chasseurs ramènent des trophées et exercent une pression accrue sur certains de nos animaux les plus emblématiques et les plus menacés», a déclaré le ministre de l’Environnement, George Eustice.
Grâce à ce texte, «nous nous trouverons à l’avant-garde de la protection des animaux menacés et contribuerons à renforcer et soutenir leur conservation à long terme», poursuit le ministre.
«La vie sauvage a besoin de cette interdiction», a, quant à lui, souligné Eduardo Gonçalves, fondateur du groupe Campaign to ban trophy hunting. «Des animaux en danger sont tués chaque jour de manière cruelle et inutile, et nombre d’entre eux sont rapportés au Royaume-Uni comme trophées.» Il a appelé le gouvernement à faire passer son projet de loi devant le Parlement, «dès que possible».
Claire Bass, directrice internationale de Humane society international, a également exhorté le gouvernement britannique à presser le pas pour faire adopter ce projet de loi, qui «rendra le fait de partir en vacances, pour tuer des animaux en danger et en rapporter des morceaux, aussi légalement indéfendable qu’il est socialement inacceptable».
En souvenir de Cecil
Ce projet d’interdiction avait émergé en 2015, avec la mort du lion Cecil, tué par un dentiste américain dans une réserve du Zimbabwe, qui avait suscité l’indignation dans le monde entier.
Certains défenseurs de l’environnement soulignent que la chasse, à condition qu’elle soit encadrée, notamment par des permis, offre des opportunités de revenus reversés aux communautés locales, permettant de conserver de grandes étendues avec des animaux.