Vague de chaleurEn France, les usines de glaçons tournent à plein régime
Pour un cocktail, les stands des marchés ou les plats des traiteurs: en France, avec les fortes chaleurs, les glaçons ont la cote. Les fabricants se frottent les mains et les livreurs sont surmenés.
Depuis mardi, une partie de la France est touchée par une vague de chaleur arrivée d’Espagne, avec des températures qui étaient comprises, mercredi, entre 30 et 35 degrés, dans la moitié sud. La vague, prévue jusqu’au week-end, va s’étendre à l’ensemble du pays, et le mercure devrait franchir la barre des 40 degrés localement vendredi. De quoi faire les affaires des fabricants de glaçons…
«J’étais en production toute la nuit», dit Damien Friley, gérant d’À domicile glaçons, une entreprise située à Asnières-sur-Seine, en banlieue parisienne. Une trentaine de tonnes de glace peuvent être produites chaque jour dans cette usine à taille humaine. Cette semaine, les cinq machines réparties sur 300 mètres carrés tournent à plein régime, avec près de deux fois plus de demandes qu’en temps normal.
Bars, discothèques, poissonniers…
Dans la cour, une palette contenant une tonne de glaçons «classiques, carrés», est entreposée. Répartis en sacs de vingt kilos, vendus vingt euros le sac, ces cubes glacés sont préparés pour des clients professionnels, «bars, restaurants et traiteurs» majoritairement, ou encore des discothèques et poissonniers, détaille Damien Friley.
Si la petite entreprise fonctionne toute l’année, la demande explose quand le mercure s’envole. Elle honore d’abord «les commandes des clients habituels, puis celles des autres dans la mesure du possible», explique sa secrétaire, débordée par les appels et SMS de commandes. «On essaie de n’oublier personne.»
Une tonne en moins d’une heure
Concrètement, les glaçons proviennent de l’eau de ville, traitée et adoucie dans l’enceinte de la fabrique et congelée en quelques minutes dans d’imposantes machines chromées. Une tonne de glace étant produite en moins d’une heure, des sacs s’entassent aussi dans les trois chambres froides de la fabrique. «Ils peuvent y rester deux, trois mois, mais là, le stock sera écoulé dans la journée», explique Damien Friley.
Si les machines sont désormais automatiques – seule l’une d’elles requiert une manutention à la pelle pour glisser les glaçons dans les sacs – le métier reste physique: des centaines de poches de 20 kilos sont portées chaque jour par les employés.
«Pic précoce»
Si les services de distribution et de livraison ne manquent pas, les fabricants sont peu nombreux en France. En région parisienne, ils sont «quatre ou cinq», selon Damien Friley, et «quelques dizaines sûrement» dans le pays, après la disparition d’usines de fabrication de pains de glace. Parmi elles, la société Promo glaçons, installée à Pantin, à l’est de Paris, constate un «pic précoce» des demandes depuis le mois de mai, marqué par de premières fortes chaleurs.
Ce pic apparaît «tous les ans un peu plus tôt», explique Isabelle Galet, chargée de développement. Depuis samedi, et l’annonce de la vague de chaleur, les réapprovisionnements des distributeurs et les livraisons ont quadruplé, souligne-t-elle.