Faune sous-marineLa grande araignée de Méditerranée sauvée par des scientifiques corses
Le laboratoire français Stella Mare a annoncé lundi avoir réussi à faire naître plus de 1200 juvéniles. Une avancée qui doit assurer la préservation de cette espèce protégée de gros crabe.
![Une équipe de scientifiques français est parvenue à faire naître 1200 bébés-araignées de Méditerranée. Cette avancée doit permettre de préserver ce crustacé de l’extinction. Une équipe de scientifiques français est parvenue à faire naître 1200 bébés-araignées de Méditerranée. Cette avancée doit permettre de préserver ce crustacé de l’extinction.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/10/9cab6fb9-cfba-4ce8-b72d-ce896947ce18.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=c2c81a249075c454e9169d613f6dc0eb)
Une équipe de scientifiques français est parvenue à faire naître 1200 bébés-araignées de Méditerranée. Cette avancée doit permettre de préserver ce crustacé de l’extinction.
AFP PHOTO/Laboratoire Stella Mare-Université de CorseAprès la langouste rouge en mai, des scientifiques du laboratoire français Stella Mare ont annoncé lundi avoir réussi à maîtriser la reproduction de la grande araignée de Méditerranée, une «avancée scientifique» qui doit permettre la préservation de cette espèce.
Ces chercheurs ont réussi à obtenir «plus de 1200 juvéniles» (ndlr: des individus n’ayant pas encore leur taille adulte) de cette «espèce protégée» au niveau européen, puis à garantir «la survie de plus de 70%» d’entre eux à ce jour, a annoncé la plateforme Stella Mare, un laboratoire situé à Biguglia, en Haute-Corse, et dépendant de l’Université de Corse et du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS).
Les individus, qui font entre deux et trois centimètres et sont âgés de plus de quatre mois, sont actuellement élevés dans les aquariums de Stella Mare «où ils démontrent déjà leur exceptionnelle capacité de camouflage», se sont félicités les scientifiques.
Endémique de Méditerranée, l’espèce «Maja squinado» était abondante dans les années 50-60 avant que le déclin des stocks ne soit si important qu’elle est aujourd’hui quasiment absente de certaines zones de Méditerranée, notamment aux Baléares (Espagne), où elle est totalement absente depuis plus de vingt ans, hormis autour de l’île de Formentera où seuls quelques spécimens sont prélevés chaque année, précise la plateforme.
Endiguer le déclin de l’espèce en Europe dû à la surpêche
Depuis la fin des années 1970, la baisse des rendements a fait craindre «un épuisement des stocks et une mise en danger de l’espèce». Ainsi, en Corse, les captures de «Maja squinado» ont diminué de moitié entre 2011 et 2019.
«Cette nouvelle avancée ouvre la voie à des méthodes de «restocking» et de compensation de l’activité de pêche afin de préserver la présence de la grande araignée de Méditerranée», se félicitent les scientifiques, alors que des «expérimentations visant à relâcher des individus sont d’ores et déjà envisagées».
Sur le plan économique, la maîtrise de la reproduction de la grande araignée de Méditerranée «pourrait aider à endiguer le déclin des captures en Europe dû à la surpêche».
Comme la langouste rouge
Pour la langouste rouge, que l’on trouve sur la côte atlantique et en Méditerranée, la maîtrise de la reproduction, présentée en mai par Antoine Aiello, le directeur de Stella Mare, comme «une avancée scientifique majeure», ouvrait également la voie à la préservation de l’espèce, sachant que les captures recensées dans l’Union européenne ont connu «un déclin continu» de «plus de 90% dans certaines zones» depuis les années 1950.