FrancePour une profileuse, le tueur de Chevaline a planifié le massacre
Le tueur serait un homme de la région, solitaire, troublé psychologiquement et fasciné par les armes.
- par
- Renaud Michiels
L’auteur de la tuerie de Chevaline? Un homme de la région, trentenaire, solitaire, psychiquement troublé, qui est fasciné par les armes et aurait planifié le massacre. Telles sont les conclusions d’une profileuse qui s’est penchée sur le terrible drame qui avait eu lieu le 5 septembre 2012 en Haute-Savoie, près de lac d’Annecy.
«Le Parisien» révèle ce mercredi le contenu du travail d’une profileuse britannique, consultante psychologue clinicienne médico-légale, réalisé en juillet 2020. Après avoir épluché l’imposant dossier, elle a dressé le portrait-robot psychologique du tueur, toujours pas identifié près de 10 ans après le massacre.
Pour elle, d’abord, celui qui a tué les touristes Saad et Iqbal al-Hilli, la mère de cette dernière Suhaila al-Hallaf, et le cycliste Sylvain Mollier, est un homme. Elle en est sûre, «à 99%».
Le tueur, selon cette spécialiste, aurait entre 30 et 40 ans et serait «quelqu’un du coin» – la piste locale est également privilégiée par les enquêteurs.
Une tuerie gratuite
La profileuse pense que le tueur est au chômage ou a un emploi non qualifié, qu’il vit seul ou «solitairement dans un cadre familial renfermé». Il aurait un attrait particulier pour les armes: un ancien militaire ou paramilitaire, un collectionneur, un chasseur, un homme pratiquant de tir en club, est-il listé.
Pour cette spécialiste, il est probable que le coupable voulait tuer, s’y était préparé, mais a choisi ses victimes au hasard. Une tuerie gratuite, en somme. L’homme a «planifié» et «organisé» la tuerie, écrit-elle.
Des indices indiquent «que l’auteur projetait de tuer plusieurs personnes sur le parking de la Combe d’Ire et avaient prévu de s’enfuir. Il est peu probable que le parking a été choisi au hasard. Le scénario le plus plausible est que l’auteur n’avait aucun lien avec les victimes et qu’il ignorait leur arrivée sur le parking à ce moment-là», détaille-t-elle.
Rapport pris au sérieux
Sur les motivations du tueur, la profileuse juge possible qu’il soit atteint de troubles psychologiques ou d’une forme de «paranoïa». Il aurait pu être animé par «la haine pour une communauté ou une cible particulière». La spécialiste envisage aussi que le tueur a pu être «commandé par des voix» et présente des traits antisociaux. Elle pense d’ailleurs plausible qu’il a eu un suivi psychiatrique dans sa jeunesse ou a été victime d’abus ou de mauvais traitements.
«Le Parisien» précise que les enquêteurs ont pris ce rapport au sérieux. Ils ont par exemple lancé des recherches en Haute-Savoie et Savoie pour trouver les personnes hospitalisées pour des problèmes psychiatriques ou des enfants qui ont été placés.