FranceUn détenu simule une tentative de suicide et prend la fuite
Mercredi, un prisonnier a réussi à sortir de son lieu de détention, près de Paris, en s’automutilant. Conduit à l’hôpital, il a pu s’échapper grâce à des complices.
Sa tentative de suicide n’était qu’un leurre: un détenu, transféré dans un hôpital de la région parisienne après des automutilations, a réussi à s’évader avec l’aide d’une femme qui a ouvert le feu sur les agents pénitentiaires non armés qui l’escortaient.
Le fugitif, âgé de 28 ans et incarcéré à la maison d’arrêt d’Osny (région parisienne), est arrivé au centre hospitalier mardi soir. Il faisait l’objet d’«une extraction médicale après qu’il a été découvert dans sa cellule en train de se mutiler», selon l’administration pénitentiaire.
«30 impacts de plomb»
Sur le parking, l’escorte, composée de trois agents pénitentiaires sans arme, mais équipés de gilets pare-balles, est attendue par une femme armée d’un fusil, «à pompe ou de chasse», selon une source policière. La complice «demande à ce que le détenu soit détaché» puis tire sur l’un des fonctionnaires. Ce dernier reçoit «30 impacts de plomb, superficiels, dans le bas du dos», le blessant légèrement, selon cette source. Ses jours ne sont pas en danger. Sur place, deux étuis de calibre 12 ont été retrouvés.
La femme, le détenu et un troisième homme qui faisait le guet ont ensuite pris la fuite ensemble à bord d’une voiture. Ils sont activement recherchés dans tout le pays.
L’évadé, issu de la communauté des gens du voyage, était en détention provisoire dans l’enquête sur un assassinat commis fin septembre. Il est soupçonné d’avoir tué dans la région parisienne un jeune homme de 18 ans dans la nuit du 28 au 29 septembre. Il était déjà très défavorablement connu des services de police pour tentative d’homicide, vols et violences aggravées et séquestration, selon la source policière, mais n’était pas classé comme «détenu particulièrement signalé».
Pas de port d’arme
Interrogé sur l’absence de port d’arme chez les agents, le ministère de la Justice a indiqué que «le niveau de risque est à replacer dans le contexte», avec «deux évasions en 2020 sur 54’371 extractions médicales».
En 2021, pour huit des treize évasions recensées, dont celle d’Osny, le détenu a profité d’un transfert à l’hôpital pour se faire la belle. «Sur ces trois dernières années, une seule de ces évasions est survenue avec une complicité extérieure. Le cas de figure le plus classique est celui de la fuite du détenu», selon le ministère.