Lac de BienneAmende salée pour une épicière sans masque
Pour avoir travaillé à visage découvert pendant la pandémie, une commerçante de Douanne se voit infliger 1450 francs d’amende et de frais.
- par
- Vincent Donzé
À Douanne, sur la rive nord du lac de Bienne, l’ancienne patronne du magasin du village n’en revient pas: avoir travaillé sans masque lui coûte 1450 francs d’amende et de frais, une sanction infligée par le Tribunal régional Jura bernois-Seeland, selon «Le Journal du Jura».
C’était l’époque du port du masque obligatoire, tandis que les restaurants étaient fermés et les soins intensifs saturés. À l’automne 2021, ne pas porter un masque quand on était en contact avec la clientèle constituait une infraction à l’ordonnance Covid-19.
Avec son fils
La police cantonale s’était rendue plusieurs fois dans l’épicerie du village. Son rapport est formel: c’est sans masque d’hygiène que la gérante servait des clients avec son fils. Après deux avertissements, la police a fermé son magasin pour 48 heures. Trois mois plus tard, l’épicière remettait son commerce.
Confrontée à une amende de 1000 francs assortie de 300 francs de frais, l’épicière de Douanne a fait opposition à l’ordonnance pénale du Ministère public. Face à la présidente du tribunal, la prévenue a affirmé avoir respecté l’obligation de porter un masque, sauf derrière une vitre en plexiglas, à la caisse ou au comptoir. Idem en l’absence de clients et lors du transport de lourdes caisses de la voiture jusqu’à la cave.
Selon le Tribunal, il existait un intérêt public à empêcher la propagation du virus en portant un masque. «Ce n’est qu’une légère atteinte à la liberté personnelle et donc acceptable», a nuancé la présidente, citée par «Le Journal du Jura». L’amende a été réduite de 1000 à 700 francs, mais 750 francs de frais de procédure se sont ajoutés à l’ardoise.
Même époque
À Bienne, le procès du gérant d’un café de la rue de la Gare est en cours devant le Tribunal régional Jura bernois-Seeland à Bienne, après un report. Le gérant est accusé d’avoir enfreint l’ordonnance Covid-19. À la même époque que l’épicerie de Douanne, cet établissement a été fermé temporairement parce que les certificats Covid n’étaient pas contrôlés.
Au café «Bar Hasard», cette mesure était jugée anticonstitutionnelle: «Vacciné ou non», proclamait une affichette disant aussi que «chez nous, tu es le bienvenu en tant qu’être humain!» Le lendemain de sa fermeture, le café rouvrait en terrasse et à l’emporter.
À Nidau, les gérants du restaurant «Lago Lodge» ont été acquittés: ils n’avaient pas expulsé des clients du take-away, quand bien même la consommation sur place était alors interdite.