Guerre en Ukraine«La Pologne envoie des chars, la Suisse des lits d’hôpitaux»
Sous ce titre, la SonntagsZeitung du jour montre l’aide relativement réduite apportée à l’Ukraine par la Suisse comparée à celle octroyée par d’autres pays comparables qui, eux, livrent aussi du matériel militaire.
Jusqu’à présent le pays de Volodymyr Zelensky a été soutenu par la Confédération avec 90 millions de francs suisses. Cela alors que des pays tels la Suède ou le Danemark ont déjà débloqué des sommes beaucoup plus importantes, et que d’autres – contrairement à la Suisse – vont également envoyer du matériel militaire. Or, Berne refuse même que l’Allemagne achemine en Ukraine des munitions achetées en Suisse, note la «SonntagsZeitung» du jour. Motif: ce serait incompatible avec la neutralité et avec la loi sur le matériel de guerre.
Pendant ce temps, la Pologne va envoyer plus de 200 chars de type soviétique T-72; la Hollande veut livrer des obusiers blindés, l’Allemagne des chars antiaériens Guépard et la Norvège des missiles antiaériens. En tête des fournisseurs, hors toute catégorie, les États-Unis, dont le président Joe Biden vient d’annoncer un nouvel énorme paquet d’aide en armement pour 33 milliards de dollars.
90 millions pour l’aide humanitaire et financière
L’aide de notre pays est ainsi cantonnée donc à l’aide humanitaire et financière, avec un premier paquet de 90 millions de francs octroyé jusqu’ici – dont 80 millions pour l’aide humanitaire, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), interrogé par le journal dominical. Soit plus de 500 tonnes de matériel de secours et de denrées alimentaires envoyées à la population ukrainienne en détresse et dans les pays limitrophes: tentes, médicaments, lits d’hôpitaux, défibrillateurs, appareils respiratoires, masques d’hygiène ou combinaisons de protection, ainsi que des aliments de base (huile, sucre, farine, lait en poudre, etc.).
50 millions par mois pour les réfugiés d’Ukraine
Les 10 millions restants vont à la Banque mondiale, dans un fonds octroyé à l’Ukraine pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la guerre, selon le Département fédéral de l’économie.
Employés de la DDC sur place
Une septantaine de collaborateurs de la Confédération sont aussi à l’œuvre sur place. La Direction du développement et de la coopération (DDC) a ainsi ouvert un bureau à Lviv. La Suisse ne s’est donc pas entièrement retirée du pays, malgré la fermeture de l’ambassade.