Liberté d’expressionMahsa Amini et Elon Musk proposés pour le prix Sakharov
Décerné depuis 1988, le prix Sakharov est la plus haute distinction de l’UE pour les droits humains. Il sera remis en octobre.
Mahsa Amini, devenue le symbole du mouvement des Iraniennes contre le port du voile après sa mort en 2022, et Elon Musk comptent parmi les personnalités proposées mercredi pour le prix Sakharov, plus haute distinction de l’UE pour les droits humains.
Les trois principaux groupes politiques du Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, droite), les Socialistes et Démocrates (S&D) et Renew Europe (centristes et libéraux) ont proposé de décerner ce prix récompensant la défense de la liberté de pensée à Mahsa Amini et au mouvement «Femme, Vie, Liberté», déclenché par son décès. Cette nomination fait donc figure de favorite.
Annonce faite en octobre
La jeune Kurde iranienne de 22 ans est morte le 16 septembre 2022, après son arrestation par la police des moeurs, pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes en Iran. Le lauréat du prix sera annoncé en octobre, et la cérémonie de remise aura lieu lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg en décembre.
Le groupe Identité et démocratie (ID, extrême droite), dont font partie le Rassemblement national (France), la Lega (Italie) ou encore l’AfD (Allemagne), a de son côté soumis le nom d’Elon Musk, controversé patron de X (anciennement Twitter).
Le milliardaire, qui prône une vision radicale de la liberté d’expression, a bouleversé la politique de modération des contenus sur ce réseau social, notamment en rétablissant les comptes de personnalités qui en avaient été bannies, comme l’ex-président américain Donald Trump. Parmi les autres nominations pour le prix Sakharov 2023, «le peuple pro-européen de Géorgie et Nino Lomjaria, ancienne Défenseure publique géorgienne», proposés par les conservateurs eurosceptiques d’ECR.
«Pour la liberté d’esprit»
Ou encore la militante ougandaise pour le climat Vanessa Nakate, et «les femmes qui luttent pour un avortement gratuit, sûr et légal (la Polonaise Justyna Wydrzynska, la Salvadorienne Morena Herrera et l’Américaine Colleen McNichols)», deux propositions émanant respectivement des Verts et de la gauche radicale (groupe GUE).
Décerné pour la première fois en 1988, ce prix «pour la liberté de l’esprit» doit son nom au physicien nucléaire Andreï Sakharov, grande figure de la dissidence à l’époque de l’URSS.