Hockey sur glace: Michael Raffl s’affirme comme l’atout caché lausannois

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Hockey sur glaceMichael Raffl s’affirme comme l’atout caché lausannois

Le co-capitaine autrichien des Lions a brillé, vendredi soir, lors du succès du LHC contre Ambri (4-1). Sa valeur et son apport pour les Vaudois sont inestimables.

Chris Geiger - Lausanne
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Chris Geiger - Lausanne
Auteur de trois points, Michael Raffl a été logiquement élu homme du match dans les rangs vaudois.

Auteur de trois points, Michael Raffl a été logiquement élu homme du match dans les rangs vaudois.

Pascal Muller/freshfocus

Une première saison amputée de moitié, un deuxième exercice à nouveau largement perturbé: c’est peu écrire que le début de l’histoire entre Michael Raffl et le Lausanne HC ne s’est pas déroulé comme espéré. Durant les nombreux matches manqués sur blessure par l’Autrichien, les dirigeants vaudois n’ont toutefois cessé de répéter et souligner le trou béant laissé par l’expérimenté attaquant (35 ans).

Dix apparitions en 2023-2024 de l’ailier de Villach, ville de 65 000 habitants située au sud de l’Autriche, ont suffi à convaincre. Et à comprendre pourquoi le vestiaire lausannois avait décidé, durant l’intersaison, de nommer le No 12 des Lions co-capitaine du navire (avec Joël Genazzi), malgré sa grave blessure subie à un genou (déchirure du ménisque externe) en fin de préparation estivale.

«On a fait du très bon travail depuis l’année dernière pour changer la culture de ce vestiaire.»

Michael Raffl, co-capitaine du LHC

Car depuis son retour à la compétition le 12 janvier dernier contre Berne, l’homme aux 629 parties de NHL (190 points) enchaîne les performances de haut vol. Leadership, impact physique, sens aiguisé du but, du jeu et du sacrifice: Michael Raffl impressionne son monde et fait déjà l’unanimité. Sauf peut-être lui-même.

«Je m’inquiète toujours de mes performances, admet-il, de manière un brin déconcertante, au sortir d’une prestation étincelante contre Ambri. Je suis très exigeant envers moi-même et j’attends beaucoup des gars qui m’entourent. On a fait du très bon travail depuis l’année dernière pour changer la culture de ce vestiaire. On ne gagne qu’avec une culture de la victoire. Je pense qu’on est en train de grandir en tant que groupe et c’est ce qu’il y a de plus agréable à voir.»

Vendredi soir, le LHC a empoché un quatrième succès consécutif en championnat de National League. Et Michael Raffl, auteur d’un doublé et crédité d’une mention d’aide (pour porter à 12 unités son compteur personnel), a encore brillé.

«Les points, ça va, ça vient, tempère le sympathique attaquant. Évidemment, c’est bien de marquer un but ici et là. C’est ce que j’aime faire, mais l’essentiel est qu’on continue de trouver des moyens de gagner des rencontres et de s’améliorer jusqu’aux play-off. Les gars ont fait un formidable travail tout au long de l’année. Ils ont bossé plus dur, que ce soit sur ou en dehors de la glace. Ça porte ses fruits maintenant, dans la dernière ligne droite.»

Power-play décisif

Parmi les axes perfectibles en vue des séries pour le titre demeure encore le power-play lausannois. Face à Ambri, les Lions ont fait un grand pas en avant dans ce domaine précis en inscrivant leurs trois premières réussites avec un homme de plus sur la glace. Celles-ci ne sont toutefois pas tombées après des séquences de jeu de puissance «habituelles».

«Je ne sais pas si on peut dire qu’il existe des buts classiques en supériorité numérique, nuance Geoff Ward. J’ai trouvé que nos buts étaient tous de bons buts. Le fait que le power-play ait fonctionné est une bonne chose. On a vu ces derniers temps, surtout à l’entraînement cette semaine, qu’il commençait à revenir un peu.»

Ces progrès se sont donc matérialisés face aux Léventins. Ce qui devrait faire un bien fou aux Vaudois, notamment au niveau des têtes.

«On se concentre sur notre processus. Tout ce qu’on peut contrôler, c’est notre façon de jouer.»

Geoff Ward, entraîneur du LHC

«Une soirée où vous êtes à 100% de réussite en supériorité numérique, ça n’arrive pas souvent, remarque Michael Raffl. Mais ça vient des efforts qu’on fait à l’entraînement. Ça va nous donner confiance. On sait ce qu’on attend les uns des autres, et ça se met enfin en place.»

Un déclic aurait-il eu lieu face aux Biancoblù? «Il y a des signes de réveil, se félicite Geoff Ward. Il s’agit désormais de faire preuve de régularité.» Dès samedi soir (19 h 45), à la Swiss Life Arena de Zurich, sur la glace du leader. Un match à bien aborder pour le LHC, s’il entend conserver son tout frais troisième rang en National League.

«On ne se préoccupe pas de ça pour l’instant, botte en touche l’entraîneur canadien. On ne regarde pas le classement. On se concentre sur notre processus. Il reste quatre matches à jouer. Il peut se passer beaucoup de choses, dont la plupart sont incontrôlables. Tout ce qu’on peut contrôler, c’est notre façon de jouer. On va se préparer à bien jouer à Zurich et on verra ce qu’il en est après cette rencontre.»

Vers le haut

Le discours est similaire chez Michael Raffl, même si celui-ci assure s’intéresser uniquement aux premières places de la hiérarchie. «Je regarde toujours vers le haut, sourit-il. Mais pour être honnête, le match à Zurich est le premier d’une grosse série. C’est pourquoi il est préférable pour nous de prendre un match après l’autre et de voir où on est à la fin.»

Zurich, Genève-Servette, Berne et enfin Zoug: le programme du LHC en cette fin de saison régulière s’annonce coton. L’occasion est toutefois belle pour Michael Raffl et ses partenaires de frapper un grand coup et de terminer sur le podium. S’ils entendent relever ce challenge aussi inattendu que palpitant, les Lions auront bien besoin de leur Autrichien. Véritable as longtemps caché dans la manche de Geoff Ward.

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