Polémique: Bienne: toutes ces données, est-ce bien légal?

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PolémiqueBienne: toutes ces données, est-ce bien légal?

Le député bernois Korab Rashiti n’aime pas les caméras qui comptent le trafic en ville.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Deux caméras sur un mat qui collectent des données de tous les usagers de la route, il y en a un peu partout à Bienne, comme dans d’autres villes suisses. Sous prétexte de compter le trafic, les numéros d’immatriculation sont enregistrés, mais plus encore: les smartphones aussi laissent une trace…

Le système appelé Mobility Analytics étudie le flux du trafic. Il analyse les conflits entre les usagers, comme il détermine la provenance et la destination des usagers. Les plaques d’immatriculation sont détectées, les vitesses mesurées, comme aussi les temps de parcours.

En temps réel

Qui sont les pendulaires, qui sont les touristes? Tout est déterminé en temps réel via «BlueScan», un système qui enregistre «d’une manière anonyme les signaux des systèmes de navigation et des téléphones mobiles à différents endroits de la ville pour en tirer des conclusions sur la mobilité de ses habitants en temps réel». Soit.

Le BlueScan est un instrument présenté comme étant «très fiable», parallèlement à des systèmes de comptage traditionnels, tels que les caméras 3D, les radars, les vidéos et d’autres systèmes de comptage automatique ou manuel, utilisé quotidiennement par la société SwissTraffic.

Ce qui fait lever un sourcil au député bernois Korab Rashiti (UDC), c’est la légalité du système: «Les usagers n’ont pas donné leur approbation!» À son avis, «c’est limite car l’argument de l’anonymat ne me paraît pas très solide», dit-il.

Usagers pas avertis

Korab Rashiti s’y connaît en informatique. Il a fait de la récolte des données son métier. Ce député a décidé d’intervenir au Grand Conseil bernois: «Les usagers ne sont pas avertis, ils n’ont pas donné leur accord!» insiste-t-il, au sein d’un parti pourtant favorable aux caméras de surveillance.

Pour le député du Seeland, il y a un «trou noir juridique». «Que va-t-on savoir à mon sujet? Que je suis allé par-ci et par-là?» s’interroge le parlementaire. Sa crainte? «Les données valent de l’or! Celles-là seront-elles monnayées?». Formulée sur l’idée que l’État est le garant des libertés, Son idée est la suivante: «En un push, le citoyen peut dire oui ou non: offrons-lui le choix!»

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