Qatar 2022Avec les gardiens, Murat Yakin a fait le choix de la raison
En retenant quatre portiers pour la Coupe du monde 2022, le sélectionneur de l’équipe de Suisse n’a pris aucun risque avec les blessures.
- par
- Valentin Schnorhk Lucerne
Les lumières s’allument. Plongé dans le noir durant une bonne heure avec les seuls projecteurs braqués sur Murat Yakin, le planétarium du Musée des transports de Lucerne retrouve un petit peu de clarté en cette fin de conférence de presse mercredi matin. Le sélectionneur a délivré sa liste de 26 joueurs retenus pour la Coupe du monde 2022 et l’ensemble des questions chaudes ont été posées. Et puis, en fond de salle, c’est au tour de Patrick Foletti d’être assailli par la presse. L’entraîneur des gardiens de l’équipe de Suisse n’a sans doute jamais été un interlocuteur aussi central dans la vie de la sélection.
Les questions s’accumulent, et cela ressemble de plus en plus à une deuxième conférence de presse. Très vite, «Fox» rassure. Yann Sommer va bien, comprend-on rapidement. Murat Yakin l’avait déjà dit quelques dizaines de minutes plus tôt, mais mieux vaut deux témoignages qu’un seul. «Yann est sur la bonne voie, avait expliqué le sélectionneur. Il pourrait déjà être prêt pour rejouer ce week-end avec le Borussia Mönchengladbach.» La Suisse du football respire. La cheville la plus épiée du pays ces dernières semaines va mieux.
Zéro risque
L’information est essentielle. Les contacts avec le staff de l’équipe de Suisse ont été réguliers depuis que le portier de 33 ans a été victime d’une méchante entorse le 18 octobre dernier. Sommer a recommencé à s’entraîner plutôt normalement ces derniers jours. Même si personne ne s’emballe. Oui, avec un bon strap, cela devrait être bon pour l’entrée en lice de la Suisse à la Coupe du monde le jeudi 24 novembre contre le Cameroun, mais il ne faut pas se presser. Dans l’idéal, Yakin aimerait pouvoir aligner son gardien titulaire jeudi prochain (le 17) pour l’unique match de préparation de l’équipe nationale contre le Ghana à Abu Dhabi.
Cela signifierait que tout se passe pour le mieux. Même si le scenario idéal inclurait aussi le retour de Jonas Omlin. Concernant ce dernier, une présence en championnat avec Montpellier ce week-end semble presque assurée. Également touché à la cheville, l’ancien gardien de Bâle n’a pas précipité son retour. Il n’empêche que tout cela a jeté de sacrés doutes sur la question des gardiens en équipe de Suisse.
Histoire de ne pas se faire piéger par le règlement qui l’interdit de remplacer un élément blessé dès le jour du premier match de la Suisse, Murat Yakin a privilégié l’approche dite du «zéro risque», sachant que même Gregor Kobel a été blessé dernièrement. Autrement dit, il a appelé quatre gardiens au lieu des trois qui auraient été pris si tout le monde avait été au top de sa forme. Sommer, Omlin, Kobel et donc Philipp Köhn (RB Salzbourg), qui a profité du forfait d’Yvon Mvogo mardi soir.
Pas de numéro 2 clair
«Compte tenu des blessures, nous ne pouvions pas prendre le risque de n’en prendre que trois, confirme Yakin. Vingt-deux joueurs de champ sont suffisants. Et je ne pense pas qu’ils joueront tous, au même titre que tous les gardiens.» La justification est bonne. Elle demande simplement une forme d’adaptation à Foletti. Mais c’est un moindre mal.
Parce que si tout se passe comme prévu, on s’épargne la question si souvent revenue depuis que Yakin est en poste: qui est le numéro 2 derrière Sommer? Une fois de plus, le sélectionneur a botté en touche: «Cela devra être déterminé durant le rassemblement en fonction de la situation, a-t-il dit. Nous devons aussi en discuter avec Gregor Kobel et Jonas Omlin.» Dernièrement, Omlin semblait avoir pris le dessus, notamment à la faveur de son excellent match lors de la victoire 1-0 contre le Portugal à Genève en juin. Une cheville d’avance?