FootballCommentaire: heureusement, la nouvelle formule ne change rien
La saison régulière de Super League s’est terminée dimanche. Place au sprint final, qui ne devrait pas bouleverser le classement, comme avant. C’est en ça que ce modèle est pertinent.
- par
- Valentin Schnorhk
Fin avril, dans le football suisse, c’est la saison de la cueillette. Le fruit est mûr. Et le trophée de champion finit par tomber de l’arbre dans le panier de son vainqueur. Qu’il s’agisse de Young Boys, le plus souvent, ou de Zurich en 2022, c’est à cette période que tout est normalement joué.
Et cette saison? On se garde un petit peu d’incertitude. Jusqu’à mi-mai, sans doute, peut-être un poil plus tard, pour valider tout cela officiellement. Parce que les Bernois ont traîné, ont laissé beaucoup de points en route et Lugano et Servette ont pour une fois pu faire jouer la concurrence. Mais le message semble assez clair: YB file tout droit vers un 17e titre de champion.
On aimerait croire au suspense: le jeu des confrontations directes, avec cette Super League qui va être scindée en deux groupes; un YB toujours pas très serein; Lugano qui semble imperturbable, pendant que Servette a enfin réenclenché sa machine. Des considérations de spectateur neutre. Comme chaque année.
Parce qu’il faut bien dire que, dans le fond, cette nouvelle formule de championnat instaurée cette saison ne change pas grand-chose. Et c’est bien en ça qu’elle est pertinente. Il y a certes quelques bizarreries: YB aura affronté trois fois Zurich à l’extérieur, pareil pour Lausanne avec le SLO ou Bâle avec Grasshopper. Ou le fait que l’enjeu soit désormais quasi figé pour les équipes qui ont terminé la saison régulière entre la 7e et la 10e place. Mais pas de quoi remettre en question l’équité du championnat.
Il faut rappeler le contexte de son instauration: la Super League devait être élargie à douze, et la première formule imaginée devait proposer des play-off après 33 journées. Autrement dit, il y aurait pu y avoir un duel YB-Lugano pour le titre. Et Servette aurait pu tout perdre de sa belle saison en se battant pour l’Europe avec ses poursuivants, malgré les 7 points d’avance qu’il compte sur la 4e place. Là, on aurait négligé les neuf mois disputés jusqu’ici. Absurdité finalement retoquée par les clubs.
En fait, la formule en vigueur actuellement a le mérite de ne pas dénaturer l’idée de championnat et son exigence de régularité, comme c’était le cas avec le modèle à dix clubs, tout en permettant à douze équipes d’y participer. Elle n’est pas parfaite. Mais puisqu’elle ne révolutionne rien, c’est la preuve qu’elle était la moins mauvaise des idées.