Procès à New YorkLe juge menace Donald Trump de prison pour outrage au tribunal
Le juge Juan Merchan a aussi infligé une nouvelle amende de 1000 dollars à l’ex-président américain pour avoir encore violé son interdiction d’attaquer le tribunal.
Le juge au procès pénal de Donald Trump à New York a de nouveau menacé lundi l’ex-président américain de prison pour avoir violé son interdiction d’attaquer verbalement les témoins et les jurés. Au terme d’une nouvelle journée de débats, les procureurs ont indiqué tabler sur encore environ deux semaines pour entendre le reste des témoins dans ce procès inédit pour un ancien président américain.
«Ils veulent deux ou trois semaines de plus», s’est indigné le candidat républicain à la présidentielle de novembre face au sortant démocrate Joe Biden, dénonçant une «ingérence électorale» une fois de plus. «Et le juge est bien content de leur donner trois semaines de plus parce qu’ils veulent tous m’éloigner de la campagne», a-t-il ajouté.
Critiques sur le jury
À l’ouverture de la quatrième semaine de ce procès inédit pour un ex-président américain, le juge Juan Merchan l’a condamné à une amende de 1000 dollars (905 francs) «pour avoir violé son ordre en faisant des commentaires publics sur le jury et la façon dont il a été sélectionné», selon sa décision écrite, et l’a averti que de futures infractions seraient «passibles d’incarcération».
En cause, une interview dans laquelle le prévenu critiquait la rapidité de la sélection du jury, achevée en une semaine, et sa composition présumée, dans une ville très majoritairement démocrate. Poursuivi dans quatre procédures pénales distinctes, Donald Trump cherche par ses multiples recours à passer en jugement le plus tard possible.
Ce procès à New York, d’une ampleur moindre, notamment par rapport à son inculpation par la justice fédérale à Washington pour tentatives illégales d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden, pourrait donc être le seul jugé avant l’élection du 5 novembre.
Talons de chèques
Dans cette affaire, pour laquelle il risque une condamnation et, en théorie, jusqu’à une peine de prison, il est poursuivi pour 34 falsifications de documents comptables qui auraient servi à dissimuler un paiement de 130’000 dollars. Depuis son ouverture le 15 avril, le procès alterne moments de dramaturgie judiciaire et arides séquences très techniques.
L’audience de vendredi avait ainsi été marquée par les larmes de Hope Hicks, ancienne responsable de la communication de Donald Trump, qui a raconté la «crise» dans laquelle la diffusion d’un vieil enregistrement de propos vulgaires du milliardaire sur les femmes.
Celle de lundi a porté sur le remboursement de Michael Cohen, dont un dirigeant de la Trump Organization, Jeffrey McConney, a exposé les modalités par le menu. Puis Deborah Tarasoff, de la comptabilité de la Trump Organization, lui a succédé à la barre, s’expliquant notamment sur deux talons de chèques de 35’000 dollars chacun.
9000 dollars d’amende
La semaine dernière, le juge Merchan avait infligé à Donald Trump 9000 dollars d’amende, soit 1000 dollars par infraction, pour s’en être pris publiquement aux témoins et jurés en marge de son procès et avait déjà menacé de l’envoyer en prison en cas de récidive.
L’ancien président vise notamment Michael Cohen, qui s’est retourné contre lui et coopère avec l’accusation, et les jurés, dont il met en doute l’impartialité.
S’il était de nouveau élu, il pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l’abandon des deux procédures fédérales à son encontre, à Washington mais aussi en Floride (sud-est), où il est poursuivi pour sa gestion supposément désinvolte de documents classifiés après son départ de la Maison-Blanche.