TennisAlcaraz battu à Miami, Djokovic va récupérer la place de No 1 mondial
A cause de sa défaite en demi-finales du Masters 1000 floridien, Carlos Alcaraz va céder son trône au Serbe. A Miami, la finale opposera Jannik Sinner à Daniil Medvedev.
Sensation à Miami: Carlos Alcaraz a perdu son titre et sa place de No 1 mondial, vendredi, battu, au terme d’un exceptionnel bras de fer, par Jannik Sinner, qui affrontera ensuite Daniil Medvedev, dont ce sera la cinquième finale d’affilée en deux mois.
A compter de lundi, le Serbe Novak Djokovic, privé des joutes du printemps aux Etats-Unis, car non vacciné contre le Covid, va ainsi remonter sur le trône d’où l’avait délogé l’Espagnol deux semaines plus tôt en s’imposant à Indian Wells. Car pour y rester, ce dernier devait impérativement réussir le «Sunshine Double».
Un combat très intense
Or lui qui semblait évoluer sur une autre planète depuis sa marche victorieuse en Californie, en écartant justement Sinner en demies et Medvedev en finale, à chaque fois sans ménagement, a fini par être ramené sur terre. Il a fini par céder 6-7 (4-7), 6-4, 6-2, au bout d’un combat très intense de trois heures, qui l’a entamé physiquement dans un troisième set où il a semblé gêné musculairement à une jambe.
«J’ai vu qu’il avait des difficultés pendant quelques jeux et j’ai essayé de lui mettre la pression. Nous avons tous les deux joué un tennis très agressif, à un niveau très élevé, et aujourd’hui (la victoire) est tombée de mon côté. Elle signifie évidemment beaucoup», a commenté le 11e mondial, qui était aussi revanchard depuis leur duel homérique, en quart de finale à Flushing Meadows l’an passé, qui avait tourné en faveur d’Alcaraz au bout de 5h15 de lutte.
Le point de l’année
A force de s’escrimer dans la stratosphère, ces Alcaraz-Sinner vont vite devenir des classiques, sachant que vu leur âge, 19 ans pour l’Espagnol, 21 ans pour l’Italien, leur rivalité naissante promet de grandes heures. Ce nouveau chapitre, qui permet à Sinner d’égaliser à 3-3 dans leurs face-à-face, fut d’un niveau tel, que le premier set a été probablement ce qu’on a vu de mieux sur un court de tennis cette année.
S’il ne faut en garder qu’un point, ce serait ce rallye époustouflant, long de 24 coups échangés au cours duquel l’agresseur est devenu l’agressé presque à tour de rôle, l’Italien ayant eu le dernier mot, grâce à un passing croisé de demi-volée d’une finesse remarquable. Il menait alors 4-2, mais ça ne l’a pas empêché de céder la première manche au jeu décisif, car Alcaraz a été plus solide dans les points clés.
Sinner n’en a pas paru affecté: plus tranchant et déterminé que jamais, il a su égaliser à un set partout. Sur quoi, son rival, qui s’était entre-temps fait mal à un doigt de la main gauche sur une glissade, a fait une pause vestiaire, préambule à une troisième manche bien compliquée sur le plan physique, puisque sa mobilité n’a pas été celle qu’on lui connaît. «J’ai commencé à avoir des crampes au début du troisième set, mais ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai perdu le match, a souligné l’Espagnol. Après les crampes, j’ai commencé à me sentir mieux. Mais Jannik a été meilleur que moi dans la dernière manche. C’est la vérité».
En finale face à Medvedev
L’Italien, déjà finaliste en 2021 à Miami, aura donc l’occasion de faire mieux dimanche face à Medvedev (ATP 5), qui a dû se montrer solide, constant et patient, pour écarter 7-6 (7/5), 3-6, 6-3 son compatriote Karen Khachanov (ATP 16). Sa 23e victoire sur ses 24 derniers matches.
Or le Russe, en quête d’un quatrième titre, après Rotterdam, Doha et Dubaï en février, a un avantage psychologique, puisqu’il a remporté leurs cinq premières confrontations.
«Je crois en moi. Je sais que je suis capable de gagner de grands titres. Je sais que je peux bien jouer et battre n’importe qui», a clamé le vainqueur de l’US Open 2021.
Kvitova défie Rybakina
Chez les femmes, Petra Kvitova (WTA 12) a également accédé à la finale, après sa victoire 7-5 6-4 aux dépens de Sorana Cirstea (WTA 74). La Roumaine de 32 ans avait pris pourtant un meilleur départ, puisqu’elle a mené 5-2. Elle pourra nourrir plus de regrets encore de n’avoir ensuite pas concrétisé ses deux balles de set à 5-3, car la Tchèque a su renverser la situation en remportant les quatre jeux suivants. Dans la foulée, Kvitova a breaké d’entrée sa rivale, conservant cet avantage jusqu’au bout, pour conclure en 1h41.
Elle tentera de remporter un 9e titre en WTA 1000, cinq ans après le dernier conquis à Madrid. Mais elle aura fort à faire face à Rybakina, en quête du «Sunshine Double» un doublé réussi la même année par quatre joueuses jusqu’ici: Steffi Graf deux fois, Kim Clijsters, Victoria Azarenka et Iga Swiatek. «Je vais me battre comme un diable», a néanmoins prévenu Kvitova.