IntoxicationLes huîtres du bassin d’Arcachon interdites peu avant le Nouvel-An
Les ostréiculteurs de cette région du sud-ouest de la France ont reçu un véritable coup de massue à quelques jours de la Saint-Sylvestre.
À quelques jours du Nouvel-An, leurs huîtres qui agrémentent d’ordinaire les tables du réveillon ont été temporairement interdites à la vente par les autorités après «plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives». «Les symptômes sont ceux de la gastro-entérite aiguë et aucun cas grave n’est à déplorer à ce jour», a souligné mercredi soir la Préfecture de Gironde.
Des enquêtes de traçabilité sont en cours mais plusieurs signalements indiquent d’ores et déjà que les huîtres issues du bassin d’Arcachon «sont en cause». Des analyses menées sur des produits en élevage localement ont confirmé la présence de «norovirus», responsable de la gastro-entérite. Les autorités sanitaires ont relevé de leur côté dans la région, autour de Noël, une hausse des passages aux urgences pour symptômes gastro-intestinaux liés à une même origine alimentaire, selon le journal «Sud Ouest».
La préfecture a donc interdit provisoirement les activités de pêche, de récolte et de commercialisation destinées à la consommation humaine de l’ensemble des coquillages en provenance du bassin d’Arcachon. «À compter de ce jour, les lots de coquillages récoltés ou pêchés sur ces zones doivent être retirés de la vente. Il est demandé aux personnes qui détiendraient des coquillages provenant de ces zones de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente», indique le communiqué préfectoral.
Cette mesure, qui sera levée «dès lors que la qualité sanitaire des coquillages sera redevenue pleinement satisfaisante», affecte au premier chef les ostréiculteurs qui écoulent une grosse partie de leur production en fin d’année.
«Onde de choc»
«Pour ceux qui travaillent avec la grande distribution, la période des Fêtes représente jusqu’à la moitié de leurs volumes, avec les deux-tiers vendus à Noël et un tiers pour le Nouvel-An», explique Thierry Lafon, un producteur installé à Gujan Mestras. «Il y a l’impact immédiat, le manque à gagner, et puis l’onde de choc: les huîtres qui ne seront pas vendues maintenant vont saturer le marché, poursuit-il. C’est un produit vivant, on ne peut pas les mettre sur une étagère en disant qu’on verra plus tard, il va falloir gérer un stock encombrant.»
Le CRCAA anticipe ainsi pour les professionnels «une crise économique sans précédent» et demande «qui va payer l’addition». Les producteurs se disent «victimes de la saturation des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales» qui engendre «des débordements dans le milieu naturel» contaminant les zones d’élevage.