AttaqueAu moins 11 soldats tués et 50 civils portés disparus au Burkina Faso
Le bilan de l’attaque d’un convoi de ravitaillement lundi dans le nord du Burkina Faso pourrait être beaucoup plus lourd et avoisiner les 60 victimes.
Au moins onze soldats ont été tués dans une attaque de djihadistes présumés contre un convoi de ravitaillement lundi dans le nord du Burkina Faso, un bilan qui pourrait toutefois être beaucoup plus lourd, une cinquantaine de civils étant toujours portés disparus.
«Un convoi de ravitaillement à destination de la ville de Djibo a été la cible d’une attaque lâche et barbare. Le bilan provisoire est de 11 corps de militaires retrouvés et 28 blessés», a écrit le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo dans un communiqué. «Une cinquantaine de civils sont aussi portés disparus et les recherches se poursuivent», poursuit le texte.
Le bilan pourrait toutefois être beaucoup plus lourd, une source sécuritaire évoquant à l’AFP «une soixantaine de victimes». «Pratiquement tout le convoi, véhicules et vivres, a été incendié», a poursuivi cette source. Des vidéos reçues de sources sécuritaires par l’AFP montrent plusieurs camions incendiés et éventrés sur le bord d’une route.
Un précédent bilan, de sources sécuritaires à l’AFP, faisait état d’une «dizaine de morts» et de «nombreux blessés». Le convoi a été la cible d’une embuscade, près de la localité de Gaskindé, localité située dans la province du Soum, avait indiqué l’état-major lundi soir dans un communiqué. «L’attaque a également causé d’importants dégâts matériels», a souligné Lionel Bilgo.
«Nous restons debout»
«Certes, nous sommes affligés par la tragédie actuelle et les pertes cruelles que nous enregistrons, mais nous restons debout, unis et solidaires pour libérer notre cher pays le Burkina Faso», a-t-il affirmé, rappelant l’engagement des «forces patriotiques en lutte contre le terrorisme à tenir le serment de défendre et de libérer notre peuple de l’emprise des forces obscurantistes qui veulent l’asservir par la violence aveugle et la terreur».
Une autre attaque particulièrement meurtrière avait visé début septembre un convoi de ravitaillement dans le nord du pays. L’explosion d’un engin artisanal entre Djibo et Bourzanga avait causé la mort d’au moins 35 civils dont plusieurs enfants.
Ces convois, escortés par l’armée, ravitaillent des villes du nord, notamment Djibo, soumises à un blocus de groupes djihadistes qui ont récemment dynamité des ponts sur des grands axes routiers.
Violence
Le Burkina Faso – en particulier le nord et l’est – est confronté comme plusieurs de ses voisins à la violence de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.
Le 24 janvier dernier, des militaires ont pris le pouvoir au Burkina Faso dans un putsch assurant vouloir faire de la sécurité leur priorité. Mais les attaques restent nombreuses. Dimanche, un autre convoi escorté par l’armée, parti la veille de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, pour ravitailler la ville de Sebba, a été la cible d’une attaque à l’engin explosif improvisé, selon des sources sécuritaires.
Quatre personnes ont été blessées lors de cet incident, et le convoi est tout de même arrivé ce lundi, accueilli par une liesse populaire. Samedi, deux soldats et deux supplétifs civils de l’armée ont été tués lors d’une attaque «terroriste» contre une patrouille dans la province de la Tapoa, une région de l’est du Burkina Faso, frontalière du Niger et du Bénin, selon l’armée.