FootballGentian Bunjaku, l’homme qui veut faire tomber Servette
Meilleur réalisateur du pays, le buteur du Stade Nyonnais n’en finit pas de faire trembler les filets. Avant le rendez-vous de Coupe de ce vendredi (19 h 30) contre les Grenat, l’attaquant de Colovray se confie.
- par
- Nicolas Jacquier
Alors que le vestiaire du Stade Nyonnais recense plusieurs joueurs passés par Servette (le gardien Guedes, les défenseurs Strohbach et Gazetta, l’attaquant Nils Pédat), Gentian Bunjaku a fait à tous ceux-ci une promesse. «J’ai dit à tous les Servettiens du vestiaire qu’on allait éliminer leur ancien club.»
À Colovray, la réception du club «grenat», ce vendredi soir à l’heure du TJ, fait figure d’événement. Chez les Stadistes, auteur d’un début de championnat idéal qui les a propulsés en tête de la Promotion League, s’affiche la volonté de ne pas en rester là.
«On est tous des compétiteurs, reprend notre interlocuteur. On serait donc déçu de ne pas passer. On respecte certes Servette, mais cela s’arrête là. La différence, elle existe surtout avant le match. Après le coup d’envoi, on va essayer de faire en sorte d’oublier que c’est Servette en face.»
Bunjaku, c’est l’arme offensive No 1 de Nyon, son attaquant vedette. Au moment où Servette n’a toujours pas déniché ce buteur providentiel qui lui manque tant, Bunjaku, lui, reste sur un hat-trick parfait inscrit contre Baden le week-end passé. «Je frappe quatre fois, je marque trois fois. Il y a un peu de chance, mais aussi un peu de talent quand même.»
Son téléphone est resté silencieux
Le finisseur de Colovray est reparti sur des bases aussi élevées que la saison passée. Car Gentian Bunjaku, partout où il a joué, a toujours beaucoup marqué, c’est sa signature. Les 21 buts qu’il a inscrit en 26 matches lors du dernier exercice en ont fait le meilleur réalisateur du pays, toutes catégories confondues. «Aucun attaquant n’a marqué autant que moi, c’est vrai. Et surtout aucun attaquant ne se lève à 6 heures du matin pour aller bosser (ndlr: il travaille comme éducateur spécialisé à Lausanne)…»
Pourtant, la vie de Gentian, ambitionnant toujours de découvrir le monde professionnel à l’étage supérieur, n’a toujours pas changé. Personne ne lui a manifesté le moindre intérêt. Hormis un vague intérêt de Bellinzone jamais concrétisé, l’offre qu’il appelait de ses vœux ne lui est jamais parvenue, son téléphone restant silencieux cet été.. Un silence qui lui a fait mal. «J’ai un peu l’impression que je n’existe pas. Ça m’a piqué. J’étais prêt à passer un cap. Je trouve incompréhensible que des clubs comme Servette ou Lausanne ne misent pas sur des joueurs de la région.»
Rééditer l’exploit de 2007
Résultat, Bunjaku est toujours à Colovray, où il évolue désormais plus librement, sans attente particulière. «J’ai des choses à régler par rapport à moi-même, confie-t-il. Longtemps, je voulais tout bien faire. Cela a pu me perturber. Désormais, je joue plus en roue libre. Sans pression, j’en deviens presque plus dangereux.»
Dans quelques heures, le rendez-vous de Colovray sera peut être le sien, celui d’un homme qui respire le football et ne perdra jamais sa soif de buts. «On doit se servir de ce match de Coupe pour grandir. Ça peut nous rendre meilleurs.»
Face au prestigieux voisin du bout du lac, Nyon espère rééditer son exploit de 2007 quand le club vaudois avait sorti Servette, qui évoluait alors en Challenge League, en 16es de finale (2-1). Quinze ans plus tard, l’équipe de Christophe Caschili parviendra-t-elle à faire tomber le pensionnaire de Super League? «Je nous vois assez gagner 1-0», prédit son No 10. Avec un nouveau but de qui vous savez? «Je signe tout de suite!» (Rires)