Hockey sur glaceLe LHC doit-il prévoir un plan d’action anti-Nussbaumer?
Le prolifique attaquant du HC Davos affiche une forme étincelante. Le coaching staff lausannois serait bien inspiré d’élaborer une stratégie afin de réduire son champ d’action avant les quarts de finale des play-off.
- par
- Julien Boegli
Le public jurassien n’est pas connu pour être rancunier. En témoigne son attachement fidèle à une équipe qui a terminé pour la troisième saison de suite larguée en queue de classement. C’est plutôt son indulgence qui doit être louée.
Lors de la dernière journée de la saison régulière, pourtant, ce même public a accompagné d’une bruyante volée de sifflets l’annonce du prix du meilleur joueur davosien. Un tollé que seule, habituellement, une décision arbitrale contestée peut provoquer.
«Ma famille est touchée»
Le meilleur joueur en question méritait pourtant amplement sa récompense. Qui? Valentin Nussbaumer, auteur d’un doublé – et quels buts! – lors du succès du «Rekordmeister» (1-4), auteur également d’un triplé sept jours plus tôt lors de la précédente confrontation face au HCA (victoire 6-4).
Formé au sein de la relève ajoulote puis celle du HC Bienne dès la dernière année de sa scolarité obligatoire, Nussbaumer le conspué ne s’en était pas ému. «Ma famille est davantage touchée, elle n’apprécie pas cela. Moi, honnêtement, ça me fait sourire. J’irais même jusqu’à dire que j’aime bien. Quant à la raison de cette réaction, je ne la connais pas.»
Un danger constant
Et il s’en moque bien, d’ailleurs. À 23 ans, le numéro 66 tient la forme de sa vie. Il l’admet: «Physiquement, depuis mi-janvier, je suis au top». Et cela s’en ressent sur ses performances, lui qui a inscrit neuf buts lors des neuf dernières rencontres disputées. En 52 matches, l’international a scoré à 21 reprises et est à créditer de 16 passes décisives. Par rapport à la dernière saison, sa troisième à Davos, son volume de points a presque quadruplé.
Cet hiver, il est devenu une arme offensive extrêmement redoutable et dégage une telle confiance que les Lausannois feraient bien de s’en méfier lors du quart de finale de play-off qui débute ce dimanche. «La réussite et la confiance sont liées. Et il y a également un facteur chance à prendre en compte», dit-il.
Un tir sur trois fait mouche
Un chiffre permet de mesurer l’envergure prise par l’ailier: 32,3. Soit son pourcentage d’efficacité dans les tirs au terme des 52 journées. Autrement dit, un envoi sur trois finit au fond des filets. Simplement ébouriffant. Pour trouver trace d’un taux de réussite aussi élevé de la part d’un attaquant ayant disputé au moins la moitié de la saison régulière, il faut remonter à l’exercice 2009/2010 avec le Genevois Daniel Rubin (33.3%). S’attend-il par conséquent à être cerné de près par les défenseurs du LHC? «Un plan contre moi? Non je n’y crois pas», répond-il.
Si Davos a mené sa course finale tambour battant, récoltant neuf succès lors de ses onze derniers matches, ce qui lui a permis d’accrocher la 6e place du classement, c’est donc en partie grâce à Valentin Nussbaumer. Au-delà de la contribution d’un homme, il y a également eu un déclic au sein du collectif dirigé par Josh Holden. «Depuis un mois, on ne joue que des matches 7, compare Nussbaumer. On a longtemps navigué entre une place en play-in et en play-off. Au bout d’un moment, il fallait enchaîner les victoires, on n’avait plus le choix. Et dans ce cas, il n’y a pas de recette miracle, il faut travailler encore plus fort.»
Davos aurait pu hériter de Zoug au premier tour des play-off, ce sera par conséquent les Lions vaudois. «Franchement, je n’avais aucune préférence. De toute façon, si l’on veut aller loin, on doit pouvoir battre tout le monde.» Le Jurassien s’attend d’ailleurs à une série indécise: «Elle sera dure et physique, comme à chaque fois que l’on affronte cette équipe. Lausanne, tout comme nous, a le vent dans le dos et abordera ce quart en pleine confiance».
Ça promet!