Guerre en UkraineL’incident à la centrale nucléaire de Zaporijjia est terminé
Le site était de nouveau relié au réseau électrique, lundi midi, après une coupure entraînée par des frappes nocturnes russes.
Ukrenergo «a rétabli l’alimentation de la centrale nucléaire à partir du système électrique ukrainien», a déclaré l’opérateur public ukrainien, dans un nouveau communiqué publié sur Telegram. Plus tôt lundi, l’agence atomique ukrainienne Energoatom avait elle affirmé qu’une «attaque» nocturne des forces russes avait coupé la liaison avec la dernière ligne électrique à haute tension reliant la centrale au réseau ukrainien.
De son côté, l’administration d’occupation russe de la centrale de Zaporijjia avait simplement déclaré que le site «a perdu son alimentation extérieure en électricité» en «raison de la coupure de la ligne à haute tension Dnieprovskaïa (connectée à une centrale dans la région de Dnipro, ndlr)», sans donner plus de détails.
Sécurité «extrêmement vulnérable»
Si l’armée ukrainienne s’est félicitée d’avoir détruit dans la nuit quatre missiles et 20 drones explosifs russes au-dessus de Dnipro, Ukrenergo a annoncé que «des lignes à haute tension (...) ont été endommagées», entraînant notamment «l’arrêt de l’une des plus grandes centrales électriques de la région, ainsi que d’un certain nombre de sous-stations d’Ukrenergo». Ukrenergo a ainsi demandé lundi midi aux habitants de la zone de limiter leur consommation en électricité pour «réduire la charge sur le système électrique» local.
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, avait lui réagi, lundi, en affirmant que la sécurité nucléaire du site était «extrêmement vulnérable». «Nous devons nous entendre maintenant pour protéger la centrale, cette situation ne peut continuer», a-t-il lancé sur Twitter.
À la recherche d’un compromis
Il s’agissait de la septième fois que l’immense complexe de la centrale nucléaire de Zaporijjia était coupé du réseau électrique depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022. La centrale est située sur les bords du fleuve Dniepr, qui, dans cette zone, sépare l’armée ukrainienne des troupes russes. La précédente coupure remontait à début mars. L’alimentation avait là aussi été rétablie après quelques heures.
Fin mars, le directeur de l’AIEA avait dit chercher un compromis entre les deux camps pour ne pas attaquer le site, alors que se profile une contre-offensive ukrainienne, et avait prié une fois encore Moscou de ne pas y entreposer des équipements militaires. La centrale, qui produisait auparavant 20% de l’électricité ukrainienne, a continué à fonctionner les premiers mois de l’invasion russe, malgré des périodes de bombardements, avant d’être mise à l’arrêt en septembre.
Depuis, aucun de ses six réacteurs ne génère de courant, mais l’installation reste connectée au système énergétique ukrainien et consomme de l’électricité produite par celui-ci pour ses propres besoins.