FootballVictime d’un scandale, Sion s’est fait hara-kiri
Battu par Winterthour suite à un but gag (0-1), le club de Tourbillon se retrouve barragiste. De façon incompréhensible, l’arbitre a annulé un penalty sifflé en faveur des Valaisans.
- par
- Nicolas Jacquier
C’est la réalité d’un triste FC Sion: en quatre matches contre Winterthour cette saison, le club valaisan n’a pas réussi à battre une seule fois la «petite» formation zurichoise. Pire, le néo-promu a signé trois victoires contre les Valaisans, la dernière obtenue ce samedi en ouverture de la 32e journée. En s’imposant 1-0 à Tourbillon, Winterthour a abandonné la place de barragiste à des Valaisans qui ont payé leur distraction défensive.
Une semaine après avoir été déjà floué au Letzigrund lors du nul contre Zurich, Sion aurait aussi toutes les raisons de se plaindre de l’arbitrage. On n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi M. Cibelli a fini par annuler l’indiscutable penalty qu’il avait accordé aux Valaisans, en s’appuyant semble-t-il sur une subtilité du nouveau réglement.
Ce samedi en début de soirée, le public valaisan a pu faire mieux connaissance avec Alexandros Safarikas, portier grec de 23 ans sorti de l’anonymat à la faveur d’un incroyable concours de circonstances qui a successivement mis sur la touche le titulaire Heinz Lindner (pouce fracturé) et Kevin Fickentscher, son substitut, sorti sur blessure (mollet) à Zurich dimanche passé. Titularisé pour la première fois de sa jeune carrière en Super League, le remplaçant du remplaçant était arrivé en Valais à l’été 2021 en provenance de Chiasso après avoir connu une modeste étape intermédiaire en Italie. Parmi les revenants, Mario Balotelli était naturellement celui que l’on attendait le plus. Remis des problèmes d’adducteurs qui l’avaient éloigné des pelouses pendant quinze jours (et trois matches), l’Italien a retrouvé sa place en même temps qu’il récupérait son brassard de capitaine.
Constantin s’agace
Dans un Tourbillon devenu pour lui une malédiction au fil de ses échecs à domicile, Sion allait faire mine d’y mettre le feu avant de s’éteindre dès les premières contrariétés. Incapables d‘imprimer du rythme à la rencontre, les Valaisans devaient même se fabriquer un but gag qui trouvera aisément place dans les meilleurs bêtisiers de fin d’année. Quand, sur une ouverture absolument anodine de Gantenbein, Saintini a d’abord fait le dos rond au lieu de sauter avant que Lavanchy, surpris par le rebond, ne se fasse berner comme un junior en laissant filer au but un Burkart qui n’en demandait pas tant. 0-1 et grosse crispation sur le terrain.
Tétanisé par l’enjeu, Sion allait même terminer la première période sans s’être créé la moindre occasion digne de ce nom, à l’inverse d’un visiteur qui inscrira même le 0-2, annulé pour un hors-jeu préalable d’Ardaiz peu évident. L’indigence du jeu présenté alors par son équipe poussa d’ailleurs Christian Constantin à quitter son siège présidentiel pour se rapprocher du terrain et de son entraîneur dans une position de vigie qu’il n’avait pas encore occupée sous l’ère Bettoni.
Remaniement à la pause
Pour Sion, au pied du mur, il restait 45 minutes pour réagir. Ce qu’il tenta de faire en procédant d’abord à trois changements; celui de Lavanchy, remplacé par Cavaré, représentait un désaveu à l’instar de celui du «transparent» Chouaref. Il y eut un léger mieux, ce qui n’était ma foi pas compliqué. D’un subtil lob, Sio trouva un Kuster attentif.
À la 68e, Sion croyait enfin obtenir la récompense de ses efforts quand l’arbitre lui accordait un penalty consécutif à un bras assorti d’une main de Schmid, le capitaine s’étant couché sur le centre-tir de Cavaré. Un penalty «normal», que M. Cibelli devait pourtant annuler après avoir visionné durant d’interminables minutes des images accablantes pour Schmid. Une décision incompréhensible qui devait aussitôt provoquer la colère de tout un stade. On vit même Christian Constantin, à grands renforts de geste, demander à ses joueurs de quitter le terrain sans pour autant être suivi.
La tension monta encore d’un cran, le match, pas loin de dégénérer, basculant dans une douce folie. Malgré plusieurs situations chaudes, Sion, floué par l’arbitrage, allait en rester avec ce nouveau revers frustrant et toute sa colère. Pour une équipe qui jouait sa survie, l’affaire du penalty annulé ne doit cependant pas masquer la misère du jeu qu’elle a offert. Pour l’actuel barragiste valaisan, qui serait opposé à Lausanne si le championnat s’arrêtait aujourd’hui, il faudra aller faire des points à l’extérieur. Cela commence samedi prochain à Genève contre Servette. La semaine s’annonce chaude le long du Rhône.