PyrénéesL’ourse a été tuée dans une zone interdite à la chasse
Après la découverte de la dépouille d’une ourse, le parquet de Foix, dans les Pyrénées, ouvre une enquête. Blessé dans l’incident, l’homme a tué la bête dans une réserve protégée.
La justice française a annoncé, vendredi, l’ouverture d’une information judiciaire sur la mort d’une ourse tuée, le 20 novembre, par un chasseur dans les Pyrénées, précisant que la battue était localisée en partie dans une zone interdite à la chasse.
Le chasseur de 78 ans, grièvement blessé aux jambes par l’ourse et hospitalisé, dit avoir été attaqué par l’ourse car il se trouvait entre elle et ses deux oursons et qu’il avait fait feu sur l’animal pour sauver sa vie, selon une source dans l’entourage du chasseur. L’autopsie a confirmé que l’ourse était morte d’un impact de balle.
Morsures et fracture
«Le parquet de Foix a décidé d’ouvrir une information judiciaire contre X pour le délit de destruction d’une espèce protégée», dit-il dans un communiqué. «Cette battue a eu lieu au moins pour partie dans la réserve domaniale du Mont Vallier (Ariège). Cette zone fait l’objet de restrictions du droit de chasse. Des infractions au Code de l’environnement liées à l’interdiction de chasse sur le lieu des faits sont susceptibles d’être relevées», a précisé la substitut du procureur, Léa Filippi.
La magistrate a ajouté que l’examen médical du chasseur avait révélé «des morsures à la cuisse gauche, au mollet et au tibia de la jambe droite, entraînant une fracture». Le chasseur avait été retrouvé «à proximité de la carcasse d’un ours», a-t-elle encore affirmé. L’objet de l’information judiciaire sera de déterminer les responsabilités pénales et de faire la lumière sur le déroulé des faits.
La France a engagé, dans les années 1990, un programme de réintroduction de plantigrades venant de Slovénie, alors que la population d’ours des Pyrénées était menacée d’extinction. On estime la population actuelle à une soixantaine d’individus dans le massif pyrénéen, dont une quarantaine en Ariège, ce qui est insuffisant pour assurer la pérennité de l’espèce.