JuraLe braqueur de Saignelégier arrêté près de Lyon
Soulagement aux Franches-Montagnes, à l’annonce d’une arrestation: la caissière braquée souhaite reprendre sa vie d’avant.
- par
- Vincent Donzé
Le braqueur en parka qui a menacé, avant Noël une vendeuse du magasin Denner de Saignelégier (JU) a été arrêté dans la région lyonnaise et placé en détention en France. Cette information a été divulguée ce matin par le Ministère public jurassien. «J’ai envie de reprendre ma vie d’avant», réagit la caissière braquée.
Le 23 décembre dernier, un quart d’heure après l’ouverture du magasin, un individu avait surgi dans le dos de la caissière assise derrière le tapis roulant pour poser une arme à feu sur sa nuque. Des clients étaient présents, mais le gérant était absent et les trois autres employés étaient chez eux pour cause de Covid-19.
Filmé par une caméra de surveillance, le braqueur a obtenu le contenu de la caisse et du coffre. Il s’est enfui à vélo électrique jusqu’au parking de la Halle du Marché-Concours, où il a troqué son cycle contre une voiture.
Écran de surveillance
Retardé dans son bureau de St-Imier par un camion de livraison qui n’est pas arrivé à l’heure prévue, le gérant a vu le brigandage sur un écran de surveillance. Il a donné l’alerte. «Immédiatement, de nombreux actes d’enquête étaient effectués par la police cantonale et plusieurs informations permettaient d’identifier l’auteur des faits», rapporte aujourd’hui le procureur général Nicolas Theurillat.
En collaboration avec les autorités de poursuite pénale françaises, le brigand a été interpellé dans la région lyonnaise, dans le courant du mois de janvier. La caissière était alors informée de cette arrestation. «Plusieurs éléments récoltés en cours d’enquête permettent d’impliquer formellement cet individu pour ce brigandage, notamment son ADN», indique le procureur.
Détention en France
De nationalité française, l’auteur a été mis en détention en France. «La rapidité d’intervention et les nombreux efforts fournis par les intervenants de cette affaire sont à saluer et ont permis une interpellation de l’auteur moins d’un mois après la commission des faits», conclut Nicolas Theurillat.
L’annonce de cette arrestation est un soulagement dans les Franches-Montagnes. Elle aidera la caissière à passer un cap: «Moi qui n’envisageais pas de reprendre mon travail, j’ai maintenant envie d‘y retourner», confie-t-elle. Ce sera chose faite le mois prochain.
À l’isolement
Le soir du braquage, la caissière avait rendez-vous pour un test Covid qui s’est révélé positif: «Je me suis retrouvée dix jours à l’isolement», raconte-t-elle. Passée cette quarantaine, sortir simplement de chez elle lui était devenu difficile. «Je n’ai pas vu le visage de mon agresseur et l’idée de le croiser sans le savoir m’était insupportable», témoigne la caissière.
Deux mois après le braquage, l’employée du Denner ressort timidement, si possible accompagnée. Elle est soutenue par un psychologue et des séances d’hypnothérapie lui font du bien. L’origine lyonnaise de l’agresseur est une bonne nouvelle: «Ce n’est pas quelqu’un d’ici, c’est important de ne pas craindre ses voisins…», conclut la caissière en retrouvant le sourire.