La Confédération cyberattaquée: Le groupe NoName confirme l’attaque «des russophobes suisses»

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Confédération cyberattaquée«Le site de l’Office fédéral de la police ne résiste pas à notre attaque»

Des pirates ont revendiqué une attaque contre des sites liés à la Confédération. Ils ont notamment ciblé Fedpol, les douanes et le DFJP.

Yannick Weber
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Yannick Weber
Les pro-russes du groupe NoName se sont félicités de l’attaque contre la Confédération lundi matin.

Les pro-russes du groupe NoName se sont félicités de l’attaque contre la Confédération lundi matin.

Telegram

Les hackers se sont amusés, lundi. Au fil de la journée, ils ont revendiqué avoir mis hors service divers sites liés à la Confédération. «Le site du ministère suisse de justice et police a été mis hors service», ont-ils écrit sur leur compte Telegram. Puis, un peu plus tard, «le site de l’Office fédéral de la police ne résiste pas à notre attaque». Puis, encore un peu après, «Mettre en sommeil le site du ministère suisse de l’Intérieur», accompagné d’un émoji qui dort. Le tout, à chaque fois accompagné de son iconographie représentant un ours, qui fait coucou de la main ou qui nous regarde avec un clin d’oeil.

«Plusieurs sites web de l'administration fédérale sont ou étaient inaccessibles, le lundi 12 juin, en raison d'une attaque DDoS sur ses systèmes», a admis le Centre national pour la cybersécurité (NCSC) lundi matin, sur le coup de 10h. Les hackers sont ceux du groupe «NoName», qui était également à l’origine de la cyberattaque contre le site du Parlement, la semaine dernière. Il s’agit de hackers pro-russes qui attaquent notamment les États qui imposent des sanctions à la Russie, dans le cadre de la guerre en Ukraine.

Sur Telegram, le groupe a en effet revendiqué l’attaque lundi matin. «Zelensky a remercié la Suisse, qui a rejoint cette semaine le dixième paquet de sanctions anti-russes de l’UE. Nous avons nous aussi «remercié» les russophobes suisses et envoyé des missiles DDoS», écrit-il, faisant référence au procédé de la cyberattaque: il s’agit d’assaillir de requêtes un service informatique afin de le rendre hors service, d’où son acronyme anglais «Denial of Service».

«Les spécialistes de l'administration fédérale ont rapidement constaté l'attaque et prennent des mesures pour rétablir le plus rapidement possible l'accessibilité aux sites web et aux applications», a communiqué la Confédération. Les sites de Fepol, du DFJP et des douanes étaient pourtant toujours inaccessibles dans l’après-midi.

Les CFF ont été victimes d’une cyberattaque similaire lundi matin. Un lien avec les pro-russes n’est pas confirmé mais il est probable. Dans l’après-midi, les hackers se sont réjouis d’avoir mis hors service le site de la compagnie ferroviaire Südostbahn, qui opère sur plusieurs lignes en Suisse alémanique.

Un jour qui n’est pas anodin

Hasard du calendrier ou non, l’attaque contre l’État suisse s’est produite le 12 juin, «Jour de la Russie». C’est un jour férié qui marque la proclamation, en 1990, de la souveraineté de la Fédération de Russie vis-à-vis de l’URSS. Sur Telegram, juste après la publication qui revendique l’attaque contre la Suisse, le groupe NoName a publié un post célébrant «notre grande patrie», qui est «bien plus qu’un simple pays – c’est un système de valeurs, c’est l’histoire des victoires glorieuses de nos ancêtres et contemporains, ce sont ses citoyens, qui ont accompli des exploits au nom de l’humanité», écrit le groupe.

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