TF1 crée la controverse en coupant une scène de «Miraculous»

Publié

TélévisionTF1 crée la controverse en coupant une scène du dessin animé «Miraculous»

Trois minutes durant lesquelles un personnage est aux prises avec les autorités ont disparu. Censure? «Prudence», répond le créateur de la série.

L. F.
par
L. F.
Dans «Miraculous», série qui se déroule à Paris, Marinette et Adrien se transforment en Ladybug et Chat Noir.

Dans «Miraculous», série qui se déroule à Paris, Marinette et Adrien se transforment en Ladybug et Chat Noir.

TF1

TF1 a-t-elle censuré l’un de ses dessins animés pour enfants? C’est ce que croient depuis dimanche de nombreux internautes depuis que l’un d’eux a découvert qu’il manquait trois minutes à «Miraculous: les aventures de Ladybug et Chat Noir». Dans cette série franco-coréo-japonaise, qui se déroule à Paris, une jeune fille de 14 ans, nommée Marinette Dupain-Cheng, et un jeune garçon de 14 ans, Adrien Agreste, se transforment en Ladybug et Chat Noir, un duo de super-héros. C’est une scène avec la maman de Marinette qui a été coupée.

Un fan avisé a en effet signalé sur Twitter, à l’appui d’une vidéo, que la version française de «Miraculous» ne contenait pas toute une séquence où la mère de Marinette, d’origine asiatique, est appréhendée par un contrôleur de bus. Sans ticket, elle est amendée mais ne peut ni payer les 50 euros ni montrer ses papiers d’identité étant donné que c’est sa fille qui a son porte-monnaie. Elle est alors remise à un policier, qui vide le sac de celle-ci sur le trottoir, avant d’être menottée puis emmenée au poste.

Pour un internaute, «il ne fait pas de doute que TF1 a dû craindre que les enfants ne prennent ce passage au 1er degré, faisant passer nos très chers fonctionnaires pour d’ignobles ordures inflexibles et abusant de leur pouvoir». L’histoire a pris une importance telle que le créateur de «Miraculous», Thomas Astruc, a pris la parole sur Twitter afin d’apporter un peu de contexte.

Couper par «prudence»

«Le but de cet épisode était de montrer les mécaniques qui peuvent conduire à une injustice. En aucun cas, et j’insiste dessus, il ne s’agissait de montrer une mauvaise image d’une institution. Pourquoi? Parce qu’on s’adresse à des enfants. Nous devons montrer une bonne image des institutions parce qu’ils doivent pouvoir avoir confiance en elles», a-t-il commencé par écrire avant d’expliquer que TF1 est «légalement responsable du contenu diffusé» et que la chaîne peut couper un passage.

«Pas par autoritarisme, comme beaucoup le diront, mais par prudence», avance-t-il. «Il y avait peut-être mieux à faire, mais je ne suis pas diffuseur, je ne peux pas savoir mieux qu’eux, dont c’est le métier et la responsabilité. En tout cas, inutile de faire un mauvais procès à TF1, en criant au fascisme ou à l’atteinte à la liberté d’expression. Et c’est celui dont le travail a été coupé qui vous le dit», conclut Thomas Astruc.

Contactée par de nombreux médias, la première chaîne française n’avait toujours pas donné d’explication lundi après-midi.

Ton opinion