Tennis«Si je dois confier ma vie à un joueur sur un set, je choisis Djokovic»
Premier de sa poule et No 4 mondial, Casper Ruud continue de «coincer» contre les meilleurs. Est-il trop admiratif et respectueux, à l’image de cette sortie sur Djokovic?
- par
- Mathieu Aeschmann
D’un côté, il y a les chiffres d’une saison de référence: deux finales de Grand Chelem, une autre à Miami, trois titres sur terre battue et une deuxième place mondiale mi-septembre. Et de l’autre, il y a cette statistique qui pique l’orgueil et les yeux: contre le «Top 3» mondial, Casper Ruud a perdu huit fois en autant de matches avec un bilan de 20 sets encaissés de suite.
Alors à la veille d’une deuxième demi-finale au Masters – contre Rublev ou Tsitsipas (21h) – le Norvégien balade forcément derrière lui l’ombre d’un doute. Ces chiffres à double face racontent-ils un dernier palier avant le sommet ou dessine-t-il un plafond de verre?
Peut-être que Casper Ruud, lui-même, a glissé un début d’explication en répondant, jeudi, à une question sur le niveau de forme de Novak Djokovic. «Je l’ai vu contre Rublev, il était phénoménal, parfaitement au point, tant sur le plan physique que psychologique. Cela m’a rappelé le temps où je le regardais à la télévision quand il avait enchaîné ses années de folie; notamment en 2011 lorsqu’il ne faisait que gagner.»
Sur le fond, le finaliste de Roland-Garros et de l’US Open à bien raison. L’année 2011 de Novak Djokovic est une référence et son niveau de jeu à Turin respire la sérénité des grandes années. Mais est-ce vraiment le rôle de son adversaire le plus affûté (ils sont les deux premiers de groupe) de le souligner avec autant d’emphase?
La question s’impose puisque Casper Ruud n’a pas arrêté son éloge aux souvenirs de jeunesse. «D’un point de vue purement tennistique, sur cette surface, il est le meilleur joueur du monde. Je ne le dis pas contre Carlos (Alcaraz) qui va terminer la saison No 1 mondial. Mais si je devais placer ma vie dans la raquette de quelqu’un sur un set en indoor, je choisirais Novak Djokovic.»
Nous aussi, sans aucun doute. Mais Casper Ruud sera-t-il habité par le même respect s’il retrouve «Djoko» en finale dimanche? «J’espère le jouer; ça voudra dire que je suis en finale. Et puis j’imagine que pour avoir une chance, il faudra alors que je sorte quelque chose de nouveau de mon jeu.» En effet. Avec en prime ce préalable qui peut tout changer: penser différemment.