Disparition inquiétante – «Il n’a pas d’argent, pas de documents d’identité et peu d’amis»

Baptiste, c’est ce jeune homme aux cheveux longs qui n’a plus donné signe de vie à sa famille depuis le jeudi 2 décembre. Le dernier à l’avoir vu, c’est un camarade de lycée, à 16h55 dans le centre de Pontarlier, ville du Doubs proche de la Suisse. «À 17h23, son téléphone était coupé, impossible de le géolocaliser. Il n’a pas de carte bancaire, le rendu de la vidéoprotection de la ville (ndlr. partiellement défectueuse ce jour-là) a été limité et l’analyse de ses ordinateurs, fixe et portable, n’a livré aucun élément orientant», nous explique par téléphone le Commandant Armand Trousseau, chef de service du Commissariat de Pontarlier (F).

Dans ces conditions, la police française fait face à une énigme majeure, elle ne s’en cache pas. Elle a du reste alerté ses collègues suisses du Centre de coopération policière et douanière franco-suisse (CCPD) de Genève, compte tenu de la proximité de la frontière. Les forces de l’ordre ont déployé des moyens importants: des chiens, un hélicoptère, des drones, des plongeurs des sapeurs-pompiers dans le Doubs (la rivière). Et les recherches continuent, indique le haut gradé: «Nous avons aussi procédé à des auditions et à des enquêtes de voisinage, vérifié d’autres lieux de vie (résidence secondaire parentale), les squats, les chantiers, le milieu marginal ou tout autre endroit qui pourrait abriter un fugueur».

Le mineur de 17 ans vit à Pontarlier avec sa mère, séparée de son père qui réside à Paris. «C’est un jeune qui n’a pas d’histoires, plutôt solitaire, il s’était fait quelques amis, ajoute le Commandant Trousseau. Cet fin d’après-midi, il avait bu un peu d’alcool fort avec plusieurs personnes, alors que ça n’était pas du tout son habitude. C’était entre 16h et 17h, puis plus rien, excepté une dernière trace de Baptiste sur un pont, reniflée par un chien. Les chances qu’il soit encore sur Pontarlier sont faibles.» Des pistes à exploiter, il en reste. Les enquêteurs élargissent du reste le champ d’investigation (ndlr. environnement, lycée, témoignages).

Le Parquet a reçu récemment la maman. L’hypothèse d’un enlèvement et d’une séquestration n’est pas retenue à ce stade. Ce que confirme le policier: «Il n’y a pas eu de demande de rançon, de menaces, il n’était pas dans le milieu de la drogue ou du jeu, rien de tout cela. Pour nous, le premier jour, c’était une fugue qui est devenue une disparition inquiétante. Il n’a pas d’argent, pas de documents d’identité et peu d’amis. Ou alors il est bien caché. Pourquoi ne prend-il pas contact avec quelqu’un de proche? J’envisage tout et rien, tant que je n’ai pas d’éléments matérialisants. Y compris un accident, une chute, une dispute».

La mère de Baptiste, dont la voix transpire la peine, a décliné un éventuel échange téléphonique. Elle veut se concentrer: «J’évite de parler. Je suis sursollicitée». Deux jours après la disparition, elle publiait sur son profil Facebook une série de photos ainsi que son signalement, exhortant quiconque l’avait vu de la contacter, elle ou le Commissariat. Depuis, elle a fait annuler une battue organisée par des bénévoles et fait fermer un groupe Facebook. Elle ne veut plus s’exprimer. Elle n’attend qu’un seul appel, celui de son fils.

*Si vous avez des informations, contactez le Commissariat de Pontarlier au +33 3 81 38 51 10.