Réforme de l’OCDELa peur de l’exode des riches pourrait aider à ouvrir des crèches
Le peuple votera sur l’imposition des grandes multinationales en 2023. Des arguments inattendus émergent pour le convaincre.
- par
- Yannick Weber
La Suisse traîne des pieds en matière de garde d’enfants et c’est peut-être finalement le spectre de la fuite de gros contribuables qui va la convaincre de passer la deuxième. Jeudi, le chef du Département des finances Ueli Maurer est revenu sur la réforme de l’imposition des entreprises de l’OCDE, par laquelle les plus grosses sociétés vont voir leurs impôts augmenter. «La Suisse deviendra moins attractive fiscalement», constate-t-il.
Lors de la consultation, partis et organisations ont pu donner leur avis: que faire avec ce pactole? Selon les estimations, la Suisse encaissera entre 1 et 2,5 milliards de francs de recettes fiscales en plus chaque année. Trois quarts iront aux Cantons, un quart à la Confédération. Un consensus se dessine presque: il faut les utiliser pour convaincre les entreprises (et leurs riches employés) de rester en Suisse.
Restez, vous serez chouchoutés
Seule mesure sociale proposée qui semble trouver grâce: le développement des crèches. «Un soutien financier accru au développement de la garde des enfants pourrait être judicieux, reconnaît le Conseil fédéral. Il pourrait avoir un effet positif sur la participation au marché du travail en permettant notamment de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle et en contribuant ainsi à l’attrait de la place économique suisse.»
Pour le reste, les mesures envisagées sont avant tout économiques et ciblées: financement de start-ups, de la formation professionnelle, de la recherche, tout ce qui peut renforcer l’attrait global de la Suisse. Le peuple votera, normalement en juin 2023, mais uniquement sur le projet de réforme fiscale. Les mesures pour renforcer l’attractivité de la Suisse serviront surtout à peser politiquement dans la balance.