États-UnisDémission du puissant patron du premier lobby des armes américain
Wayne LaPierre, le patron de la National Rifle Association (NRA), a annoncé vendredi démissionner de son poste à trois jours du début de son procès pour corruption, à New York.
«Fier de tout ce que nous avons accompli, j’annonce que je démissionne de la NRA», a déclaré l’homme de 74 ans dans un communiqué publié par l’organisation, qui revendique plus de cinq millions de membres. Depuis plus de trois décennies, cet inlassable défenseur du droit de porter des armes individuelles est le visage connu de la NRA, association affaiblie par des affaires récentes mais qui conserve néanmoins une redoutable emprise sur les élus.
C’est sous la houlette de Wayne LaPierre que le lobby est devenu extrêmement actif auprès des responsables politiques, qu’il finance ou note défavorablement, parvenant à bloquer au Congrès les propositions de loi qu’il estime défavorables. La NRA a par exemple versé des dizaines de millions de dollars à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016.
«Super VRP des armuriers»
Wayne LaPierre quitte la tête de la NRA alors qu’il s’apprête à livrer un combat judiciaire contre la procureure de l’État de New York, Letitia James, lors d’un procès au civil qui doit s’ouvrir lundi. Cette dernière a mené une enquête de 15 mois qui a déclenché un grand déballage embarrassant pour le patron du grand lobby, suspecté de dépenses personnelles somptuaires réglées par la NRA, et autres abus de biens sociaux.
Après avoir tenté en vain d’obtenir la dissolution de la NRA et réclamant parallèlement le retrait de Wayne LaPierre, la procureure voit donc ce deuxième objectif atteint avant même que ne commence l’audience.
Présenté par ses détracteurs comme un super VRP des armuriers, Wayne LaPierre fait probablement partie des hommes les plus détestés aux États-Unis. Il est au contraire adulé par des millions d’autres Américains qui apprécient ses diatribes visant les milliardaires «socialistes» George Soros ou Michael Bloomberg, les démocrates, les élites de Hollywood, les universités ou le mouvement Black Lives Matter.
Ses mots, en 2012 après une énième fusillade meurtrière dans une école, avaient marqué: «La seule chose qui peut arrêter un méchant avec une arme, c’est un gentil avec une arme».