Catastrophe ferroviaire en Grèce«Les systèmes de sécurité ne fonctionnent pas depuis l’an 2000»
Au moins 36 personnes sont mortes et 85 autres ont été blessées dans une collision frontale entre deux trains mardi soir en Grèce. «La plupart des passagers étaient des jeunes», selon Athènes.
Un train avec 342 passagers à son bord effectuant le trajet entre Athènes et Thessalonique (nord) et un convoi de marchandises arrivant en sens inverse se sont percutés mardi soir, faisant au moins 36 morts et 85 blessés. Le chef de la gare de Larissa (centre du pays), la ville située non loin de l’endroit où a eu lieu la tragédie, a été arrêté mercredi, a dit une source policière à l’AFP.
Les deux trains circulaient sur la même voie «depuis plusieurs kilomètres», a précisé le porte-parole du gouvernement Yiannis Oikonomou. Sous la violence du choc, les locomotives et les wagons de tête ont été pulvérisés et les conducteurs de deux trains tués sur le coup.
Aucun système de sécurité
Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, qui s’est rendu sur les lieux du drame, a dénoncé le manque de sécurité, selon lui, sur cette ligne qui relie les deux principales villes de Grèce. «Toute (la signalisation) est faite manuellement. C’est depuis l’an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas», s’est-il emporté sur la chaîne de télévision Ert. Auparavant, il avait également assuré à l’AFP qu'«aucun système de sécurité, télécommande et feu de circulation ne fonctionne.»
La société des chemins de fer Hellenic Train, privatisée en 2017, est contrôlée par le groupe public italien Ferrovie di Stato (FS).
Deuil national de trois jours
Le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, qui est allé sur place en milieu de journée et a décrété un deuil national de trois jours, a promis que toute la lumière serait faite sur les circonstances de cet accident de train présenté comme le pire qu’ait connu la Grèce. «Une chose que je peux garantir, c’est que nous trouverons la cause de cette tragédie», a-t-il promis. Le ministre des Transports, Kostas Karamanlis, la voix étranglée, a quant à lui appelé ses compatriotes à «rester calmes».
La collision s’est produite à la sortie d’un petit tunnel au-dessus duquel passe une autoroute reliant Athènes à Thessalonique. Les survivants se sont retrouvés piégés dans les compartiments. «Nous avons cassé les vitres avec nos valises et sommes sortis», a raconté un jeune passager à la chaîne de télévision Skaï. À Larissa, où des blessés ont été transportés, le maire, Apostolos Kalogiannis, a décrit «des flots d’ambulances amenant des brûlés, des amputés, tout ce qu’on peut imaginer.»
«Le travail des pompiers et des sauveteurs est très difficile, ils sont en train de rechercher les corps calcinés», a quant à lui expliqué Konstantinos Giannakopoulos, le président de l’union des médecins de Larissa sur la chaîne de télévision publique ERT.
«Un cauchemar»
Deux immenses grues ont été installées afin d’aider à déblayer le terrain. «Nous avons ressenti la collision comme un grand tremblement de terre», a témoigné à l’AFP un passager, Angelos, 22 ans, sur les lieux de l’accident. «Heureusement, nous étions dans l’avant-dernière voiture et nous en sommes sortis vivants. Il y a eu un incendie dans les premières voitures et la panique s’en est suivie. C’est un cauchemar que j’ai vécu. Je tremble encore», a-t-il poursuivi.
Selon le ministre grec de la Santé, Thanos Plevris, «la plupart des passagers étaient des jeunes.» De nombreux étudiants rentraient à Thessalonique après un week-end prolongé en raison d’un jour férié en Grèce. Quelque 500 personnes participent aux secours, a précisé le porte-parole du gouvernement.
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