Hockey sur glace: Cadieux à Rochette: «Profite de chaque moment et va chercher la Coupe»

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Hockey sur glaceCadieux à Rochette: «Profite de chaque moment et va chercher la Coupe»

L’entraîneur de Genève-Servette avait remporté la Coupe Memorial en 2000 avec Rimouski. Il raconte l’aventure et des conséquences tout en souhaitant au jeune Vaudois de Québec de connaître les mêmes émotions.

Emmanuel Favre
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Emmanuel Favre
Le fabuleux parcours de Théo Rochette au Canada réveille des souvenirs chez l’entraîneur de Genève-Servette, Jan Cadieux.

Le fabuleux parcours de Théo Rochette au Canada réveille des souvenirs chez l’entraîneur de Genève-Servette, Jan Cadieux.

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Dimanche, l’attaquant vaudois Théo Rochette (21 ans) est susceptible de vivre l’un des moments les plus exaltants de sa carrière, même si celle-ci devait s’étendre sur 20 ans et être pimentée par ces conquêtes de trophées à l’échelle nationale et sur le plan international.

Le capitaine des Remparts de Québec, les champions de la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec (LHJMQ), prendra en effet part à la finale de la Coupe Memorial, cette compétition qui réunit les lauréats des trois ligues juniors canadiennes - les autres sont la West Hockey League (WHL) et l’Ontario Hockey League (OHL) - ainsi que le club organisateur (Kamloops en 2023). Un événement qui n’a pas de grande signification sur le Vieux Continent, mais qui figure en bonne position sur la liste des compétitions à suivre au pays à la feuille d’érable.

Alors que de plus en plus de Suisses patinent dans l’une des trois ligues canadiennes afin d’y parfaire leur développement et de tenter de capter l’intérêt des recruteurs d’organisations de NHL, un seul a soulevé le prestigieux trophée après avoir été aligné dans ce tournoi. Si le gardien neuchâtelois Noah Patenaude et le défenseur vaudois Vincent Despont avaient touché la coupe en 2022 en tant que membres des Sea Dogs de Saint-John, ils n’avaient pas griffé la glace du TD Station durant les neuf jours d’activités.

Actuel entraîneur en chef du tout frais champion de Suisse Genève-Servette, Jan Cadieux l’avait fait en 2000 alors qu’il collectionnait les points avec l’Océanic de Rimouski (121 en 85 matches, séries éliminatoires comprises, cette saison-là).

«C’était le 28 mai», s’emballe l’ancien junior de Fribourg-Gottéron, qui avait traversé la gouille à 15 ans pour vivre son rêve de hockeyeur au Collège Notre Dame, où il s’était illustré aux côtés de deux futurs «monstres» de sa profession, Brad Richards et Vincent Lecavalier.

«Cette Coupe est spéciale et, dans l’univers du hockey, elle est probablement la plus difficile à aller chercher.»

Jan Cadieux, à propos de la Coupe Memorial

La mention de la date n’est pas anodine. Jan Cadieux, qui a brandi d’autres récompenses dans ses «années joueurs» et qui se définit comme «un obsédé de la gagne», le résume à dessein. «Cette Coupe est spéciale et, dans l’univers du hockey, elle est probablement la plus difficile à aller chercher.»

Parce que les années juniors sont éphémères, parce qu’il y a plus de 50 prétendants, parce que toutes les équipes ne sont pas au même stade de leur construction. «Pour les autres trophées, en général, tu peux toujours espérer une deuxième chance, résume Cadieux. Pour la Memorial, il n’y en a pas.»

Quand les planètes s’alignent et que l’opportunité est saisie, les émotions de quelques heures se muent en souvenirs pour la vie. «À Rimouski, l’Océanic a toujours été l’un des poumons de la ville, reprend le technicien des Vernets. On patinait dans une enceinte de 5062 personnes et notre moyenne  de spectateurs était de 5050. Mais l’accueil de la population, à notre retour d’Halifax (ndlr: ville organisatrice du tournoi), ça, c’était fou. Il y avait 70’000 habitants. Ils devaient tous être là.»

«On avait l’impression d’être le Liverpool FC qui ramène la Ligue des champions à la maison.»

Jan Cadieux

Ecore ému: «Pendant quelques heures, sur nos bus à impériale, on avait l’impression d’être le Liverpool FC qui ramène la Ligue des champions à la maison.»

De cette conquête, Jan Cadieux conserve aussi des liens indéfectibles pour la vie. «Avec les gars, dont Juraj (ndlr: Kolnik, ex-Genève-Servette), quand on s’est revus pour fêter les 5, 10 ans ou 20 ans, on avait l’impression de reprendre une discussion entamée la veille même si on ne s’était pas parlé depuis des mois.» Ou encore: «Brad (ndlr: Richards) a gagné la Coupe Stanley, l’or olympique et mondial. Et notre relation n’a pas changé.»

«Cette aventure a constitué une formidable école de vie.»

Jan Cadieux 

Avec beaucoup de recul, «même s'il y avait pas mal de pression sur des gars de moins de 20 an», Cadieux estime que «cette aventure a constitué une formidable école de vie» Un épisode qui a éventuellement influencé sa gestion d’un effectif de professionnels. «Parce que, contrairement à nos adversaires, qui avaient effectué plein de transactions à Noël, notre groupe était resté stable.» L’Océanic avait aussi gagné avec un esprit de groupe.

Théo Rochette.

Théo Rochette.

Les Remparts de Québec.

ÀThéo Rochette qui, comme  lui, est titulaire des passeports suisse et canadien, Jan Cadieux n’a qu’un message à transmettre: «Profite de chaque moment, fais-toi plaisir et va la chercher!»

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