Berne«Il faut plus de cheffes et plus de femmes cadres»
Ce vendredi, la session spéciale des femmes a débuté avec la visite des deux conseillères fédérales: Viola Amherd et Simonetta Sommaruga. Elles ont plaidé pour que les femmes fassent davantage des métiers d’hommes. Et l’inverse.
- par
- Eric Felley
«Les femmes qui ne demandent rien sont prises au mot: elles n’obtiennent rien». C’est par cette citation de Simone de Beauvoir, que la conseillère fédérale Viola Amherd s’est exprimée ce vendredi lors de cette première journée, où les Chambres fédérales sont entièrement occupées par des femmes. La ministre valaisanne, chef de la Défense, a lancé un appel à ses consœurs pour qu’elles s’investissent dans les domaines masculins, qui répondent à l’acronyme MINT: mathématiques, informatique, sciences naturelles et techniques.
«Pas de papotage»
Cette session de deux jours n’est pas à l’agenda ordinaire du Parlement, elle marque les 50 ans du suffrage féminin. Elle a été organisée par le collectif Alliance F., qui compte de nombreuses membres sous la Coupole, dont la Bernoise Kathrin Bertschy (VL/BE). Celle-ci a déclaré que durant ces deux journées: «Il ne s’agira pas de papotage». En réalité, les 246 sièges sont occupés par des femmes qui ne sont pas parlementaires, mais qui ont été choisies par une élection interne. Âgées de 17 à 70 ans, elles sont paysanne, sage-femme, restauratrice, activiste ou encore avocate, de nationalité suisse ou étrangère.
Une quarantaine de députées et sénatrices en fonction ou à la retraite les encadrent pour que le travail parlementaire se déroule comme en temps normal. Huit commissions ont été créées pour préparer des propositions: le travail payé ou non payé, les violences, la médecine, la numérisation, les droits populaires, l’agriculture et la science.
Les hommes à la lessive!
«Pour changer les mentalités, il faut avant tout atteindre l’égalité salariale», a plaidé vendredi une autre conseillère fédérale, Simonetta Sommaruga. «Tant que les femmes gagnent moins que les hommes, sexisme et discrimination se poursuivront», a-t-elle ajouté en livrant son témoignage: «Lors de mon premier emploi, j’ai gagné moins que mon prédécesseur. Après deux ans, j’ai osé demander une augmentation et l’ai obtenue. Mais je gagnais toujours moins que mon prédécesseur».
La socialiste bernoise a aussi souhaité un plus grand engagement des femmes dans les métiers MINT: «Il faut plus de cheffes et plus de femmes dans des positions de cadre (…) Il faut plus d’hommes qui font les courses et la lessive, trient le linge et le rangent correctement».