FootballGeiger: «Il n’y a sans doute pas le panache, mais Servette est solide»
L’entraîneur revient sur la victoire des Grenat face à Winterthour (1-0). Sérieux ou baraka: un peu des deux et cela fait le bonheur de Servette depuis le début de la saison.
- par
- Daniel Visentini
Alain Geiger a l’œil rieur. Bruno Berner est d’humeur maussade. L’entraîneur de Servette est cet homme qui dirige une équipe à qui tout réussi depuis le début de saison, celui de Winterthour est le technicien d’un néo-promu qui découvre les réalités de la Super League dans la douleur. Deux salles, deux ambiances.
Pour Bruno Berner, la défaite est imméritée, «Winti» méritait au moins un point, il n’y avait pas penalty de Lekaj sur Fofana. Résumé un brin partisan. Alain Geiger est resté plus neutre, en reconnaissant les circonstances d’une courte victoire, compliquée.
La lucidité de l’entraîneur
«Ce succès s’inscrit dans la lignée de ce que nous faisons depuis le début de saison, expliquait-il. Nous ne présentons pas du football panache, c’est vrai. Nous faisons ce que nous pouvons. Alors à défaut, nous devons être rigoureux et nous le sommes. Nous n’avons encaissé qu’un but en quatre matches et nous avons toujours, tôt ou tard dans les matches, des opportunités devant. Oui, nous voulons dans l’absolu aller plus vers l’avant, mais en attendant, nous sommes solides.»
Oui, ce Servette est solide comme un roc, derrière. S’il n’a encaissé jusque-là qu’un but, il n’en a marqué que trois. Donc peu. Mais huit points engrangés déjà en quatre rencontres et un statut d’invaincu. Ce samedi soir, il aura fallu que Boubacar Fofana provoque un penalty pour faire la différence.
Fofana fait la différence
«Il avait envie de jouer, il n’avait pas pu entrer à Sion, avec la blessure de Clichy, puis Behrami, dit Geiger. Une belle entrée en jeu, avec Antunes. J’ai pris des risques en passant en 4-4-2, il y a eu quelques minutes de flottement avant que les choses se mettent en place. Mais Fofana a apporté beaucoup de vivacité. Je me dois de faire encore attention avec lui, il revient d’un an de blessure, sans jouer.»
Servette solide derrière, c’est très bien. Mais devant, cela devient le vide avec la blessure de Chris Bédia. À la pointe de l’attaque, plus d’attaquant nominal capable de tenir le rôle. Ce n’est pas le profil de Fofana, pas celui de Rodelin. Oberlin ne semble pas prêt à tenir cette place à la vue de ses rentrées en jeu. Il reste le jeune Dias Patricio.
Senderos doit réagir
L’attaquant ivorien souffre d’une fracture d’un orteil. «Cela peut prendre de longues semaines, c’est très embêtant», peste Alain Geiger. C’est très embêtant pour le joueur. Ça l’est aussi pour Servette. Renforcer l’attaque, avec un buteur pouvant évoluer en pointe, était une priorité de Philippe Senderos à la fin de la saison passée, puisque les Grenat s’étaient séparés de Kyei et Schalk en hiver. Servette n’a toujours pas trouvé ce qu’il cherchait. C’est la responsabilité du directeur sportif grenat de faire le nécessaire.
Le sentiment d’urgence est là. «J’en ai aussitôt parlé à Philippe Senderos, souffle Geiger. Il faut un renfort devant, je pense que ce serait judicieux, on ne peut pas spéculer.»
Cela fait déjà de nombreuses semaines que Servette attend ce qui était donc une priorité, sans rien voir venir. La blessure de Bédia impose une réaction rapide. Parce que si Servette surfe sur la vague du succès et de la réussite lors de ces quatre premiers matches de la saison, tout reste fragile, et il mérite cet effort de la direction du club pour se donner les meilleures chances de continuer son chemin.