États-UnisJoe Biden assure Israël de son appui face au «mal à l’état pur»
Le président américain Joe Biden a réitéré son soutien à Israël ce mardi après l’attaque du Hamas samedi dernier contre l’État hébreu.
Joe Biden, endossant sans réserve le rôle de premier soutien d’Israël, a martelé mardi dans un discours vigoureux qu’il aiderait l’État hébreu à se défendre face au «mal à l’état pur». Peu avant de s’exprimer depuis la Maison-Blanche, le président américain s’était entretenu avec Benyamin Netanyahou, qui a évoqué «une sauvagerie jamais vue depuis la Shoah», selon une vidéo de leur entretien, publiée par ses services.
«Des centaines de massacres, des familles anéanties dans leur lit, dans leur maison, des femmes brutalement violées et assassinées, plus d’une centaine d’enlèvements (…), ils ont pris des dizaines d’enfants, les ont ligotés, brûlés et exécutés, ils ont décapité des soldats», a ajouté le premier ministre israélien en parlant au téléphone avec Joe Biden.
«Il y a dans l’existence des moments (…) où le mal à l’état pur frappe le monde. Le peuple d’Israël vient de vivre l’un de ces moments, par les mains couvertes de sang de l’organisation terroriste Hamas», a ensuite dit le président américain. Le groupe islamiste palestinien a qualifié ses propos d’«incendiaires», et l’a accusé de vouloir «dissimuler les crimes d’Israël».
«Nous nous devons d’être absolument clairs. Nous nous tenons aux côtés d’Israël», a dit Joe Biden, en présence de la vice-présidente Kamala Harris et du chef de la diplomatie Antony Blinken, qui se rendra jeudi dans l’État hébreu en signe de «solidarité et de soutien» ainsi qu’en Jordanie.
Otages américains
Au total, la guerre a déjà fait plus de 3000 morts de part et d’autre, civils, soldats israéliens et combattants palestiniens. Joe Biden a confirmé, sans donner de détails, que des citoyens américains se trouvaient parmi les otages du Hamas et à part ailleurs fait état d’un nouveau bilan de 14 Américains tués. Son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a indiqué que Washington restait sans nouvelles de «20 ressortissants, voire davantage», en précisant que cela ne signifiait pas que toutes ces personnes étaient otages.
Le Hamas, qui contrôle depuis 2007 le petit territoire qu’est Gaza, menace d’exécuter des otages enlevés en Israël, environ 150 personnes dont des enfants, des femmes, des personnes âgées ainsi que des jeunes capturés pendant un festival de musique.
Le président américain a indiqué que les États-Unis, qui ont envoyé un groupe aéronaval aux abords d’Israël, étaient prêts à déployer «des ressources supplémentaires si nécessaire», pour éviter que la guerre ne s’étende. Il a aussi promis des moyens pour le «Dôme de fer», le puissant système de défense antimissiles d’Israël.
«Écrasante»
Joe Biden, qui s’était entretenu auparavant avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, lui a dit que si les États-Unis étaient à la place d’Israël, leur réponse serait «rapide, résolue et écrasante.» L’État hébreu «a le droit, et a même le devoir de se défendre face à ces attaques haineuses», a encore déclaré Joe Biden.
À l’heure où Israël multiplie les frappes contre Gaza et a imposé un «siège total» à l’enclave, le démocrate de 80 ans, sans appeler explicitement à une quelconque réserve, a déclaré: «des démocraties telles qu’Israël et les États-Unis sont plus fortes et plus en sécurité quand elles agissent conformément au droit».
Jake Sullivan a par la suite dit que Washington n’avait pas l’intention d’établir des «lignes rouges» à ne pas franchir par les forces israéliennes, ni de lancer des «avertissements». Il a évoqué, sans entrer dans le détail, des discussions avec Israël et l’Égypte pour permettre à des civils de quitter Gaza.
Depuis samedi, les États-Unis jouent à plein leur rôle traditionnel de premier défenseur d’Israël. Joe Biden en particulier a mis de côté ses réserves, parfois exprimées publiquement, face au gouvernement très marqué à droite de Benyamin Netanyahou. La question du soutien à Israël est politiquement très chargée aux États-Unis, surtout dans un contexte de campagne pour l’élection de 2024, au cours de laquelle le président briguera un second mandat.