FootballUn «inconnu» assis sur le banc du FC Sion à Aarau
Didier Tholot absent, Benjamin Bertrand assurera l’intérim ce dimanche au Brügglifeld, où les visiteurs ont l’occasion rêvée de creuser l’écart. Mais qui est-il? Présentations.
- par
- Nicolas Jacquier
Plusieurs suspendus (Bua, Baltazar, Tholot), un blessé supplémentaire avec Chouaref, ayant rejoint la liste des indisponibles de longue durée, un très incertain (Berdayes): Sion n’abordera pas dans les meilleures conditions son rendez-vous dominical du Brügglifeld qui peut lui permettre de creuser l’écart en tête du classement après la défaite de Thoune à Nyon en ouverture de la 15e journée.
Durant la semaine, le club valaisan a aussi dû composer avec l’absence de son coach principal à l’entraînement. Suite à un souci de santé, Tholot a passé une batterie de tests à l’hôpital avant de pouvoir regagner vendredi son domicile, qu’il ne devrait normalement pas quitter ce dimanche.
Il a suivi Tholot de Pau en Valais
Sur le coup de 14 h 15, c’est donc son adjoint Benjamin Bertrand qui prendra place sur le banc des visiteurs. À 31 ans, ce technicien inconnu du grand public est aussi un néophyte dans le métier. Ancien portier de notamment Tours, Young Lions (Singapour), Francs Borains (Belgique) et Pau, ce jeune entraîneur, qui avait entamé sa reconversion la saison passée en s’occupant de la réserve de Pau, n’a pas hésité à suivre Tholot à Tourbillon quand celui-ci l’a contacté cet été.
«J’ai une confiance aveugle en lui, a-t-il expliqué à Rhône FM. On partage les mêmes valeurs humaines. En dehors du foot, on a la même vision de la vie. C’est quelqu’un à qui je dois beaucoup. Quand il m’a appelé, j’étais en vacances. La discussion a duré 3 minutes. Lorsqu’il m’a demandé: «Tu veux venir avec moi?», je lui ai dit oui sans savoir où, qui, comment, pourquoi.»
Depuis son arrivée en Valais, «BB» est estomaqué par l’immense crédit dont jouit Didier Tholot, notamment auprès des fans du FC Sion. «Il a une grande notoriété en Suisse, confirme-t-il. On sent qu’il a marqué les esprits. Je pense qu’il est sous-coté en France par rapport à son parcours et aux trophées qu’il a gagnés ici.»
En l’absence de Tholot, renonçant au déplacement argovien, quel visage le FC Sion présentera-t-il? Son entraîneur d’un jour ne s’affole pas. «Ce qui m’arrive est anecdotique. Il n’y a pas que moi qui travaille pour Didier, il y a tout le staff. On est juste dans la continuité de ce que l’on a mis en place depuis le début. Je l’ai eu tous les jours au téléphone. Tout a été calé depuis un moment. Il n’y a rien qui change spécialement.» Sauf que Sion devra faire sans son guide et que cela peut changer beaucoup de choses.
À l’exemple du rugby
Pour dépeindre la situation qu’il s’apprête à découvrir concrètement, Benjamin Bertrand évoque la situation du rugby où, rappelle-t-il, les «managers s’installent en tribune, avec une vision plus globale», laissant la gestion du match aux adjoints, transformés en simples exécutants.
À Aarau, Sion devra surtout s’en remettre à la force du groupe, indépendamment des joueurs alignés. «On compte sur tout le monde, personne n’a été laissé de côté. La force d’un groupe, c’est aussi l’état d’esprit qui s’en dégage. C’est cet état d’esprit qui fera qu’on ira loin.»
Pour ses débuts officiels à l’étranger sur un banc de touche, le successeur très temporaire de Didier Tholot fêtera-t-il son premier succès dans quelques heures? Sa réponse fuse: «J’espère que son absence va nous souder encore plus et que l’on aura encore plus de volonté d’aller chercher cette victoire dans un déplacement compliqué.»