Tennis: Collet: «J’aurais posé un million pour avoir Djokovic à Gstaad»

Réussir à faire venir le No 1 mondial, c’est le rêve absolu de tous les organisateurs de tournoi ATP 250 du monde entier. Ceux du Geneva Open l’ont réussi avec la présence cette semaine de Novak Djokovic, principalement grâce à des circonstances favorables – élimination prématurée du Serbe à Rome, le central du Parc des Eaux-Vives servant pour lui de préparation à la quinzaine de Roland-Garros, présence de sa famille au bout du lac, etc.

Directeur du tournoi ATP 250 de Gstaad qu’il organise depuis bientôt 20 ans, Jean-François Collet ne peut qu’applaudir le formidable coup réussi par ses homologues genevois. «C’est génial pour tout le monde, notamment le développement du tennis en Suisse auprès des plus jeunes, réagit celui qui est aussi le propriétaire de NE Xamax. Je ne suis absolument pas jaloux, au contraire… Tomber juste avant Roland-Garros a souvent pu gêner les organisateurs de Genève. Cette fois-ci, au contraire, ça les a avantagés…»

Le boss de la Maladière avait lui aussi tenté sa chance pour attirer Djokovic dans la station oberlandaise cet été. «J’en ai parlé avec son agent pour essayer de le faire venir. Mais notre tournoi n’était pas une étape prévue dans leur calendrier. J’aurais posé un million de francs pour l’avoir à Gstaad.»

Combien les organisateurs du Gonet Geneva Open ont-ils dû débourser pour attirer «Nole» dans leurs filets au tout dernier moment? Personne ne le sait vraiment mais la rumeur, elle, évoque un montant compris entre 300’000 et 500’000 francs en échange de l’attribution d’une wild-card. Si Djokovic a choisi le bout du lac pour venir y peaufiner son jeu, c’est surtout, on l’a souvent répété, pour y retrouver du rythme avant la défense de son titre à Paris dès lundi.

Au demeurant, Jeff Collet se félicite du plateau qu’il a pu réunir à Gstaad à partir du 13 juillet (qualifications). «C’est le plus beau plateau depuis que j’ai repris le tournoi, confirme le Vaudois. On a notamment huit joueurs figurant parmi le Top 20.» En tête de liste, le Grec Stefanos Tsitsipas, matricule 7 à l’ATP. Seront aussi présents les Suisses Stan Wawrinka et Dominic Stricker.

En juillet 2013, l’ancien patron du LS avait lui aussi réussi à faire venir à Gstaad un No 1 en la personne de Roger Federer. Il n’en garde pourtant pas forcément le meilleur des souvenirs mais n’a pas oublié la ruée sur les billets qu’une telle annonce avait alors suscitée à l’époque.

«Cela avait été de la folie, se souvient-il. Aux côtés des habitués, il existe aussi un public événementiel, qui réagit en fonction des noms. Cette année-là, toutes les places pour toute la semaine avaient été vendues en seulement quelques heures. Malheureusement, Roger s’était fait sortir dès le 1er tour par un quasi-inconnu (ndlr: défaite 6-3 6-4 devant l’Allemand Daniel Brands). Il était aussi un peu blessé, je crois qu’il avait eu mal au dos…»

En 2004, Federer, qui avait été intronisé No 1 mondial quelques mois plus tôt après sa victoire à l’Open d’Australie, avait remporté l’épreuve bernoise en disposant du Russe Igor Andreev en quatre manches.

À Genève, Djokovic, lui, continue de livrer la marchandise pour le plus grand bonheur du public et des responsables du tournoi. Si l’on sait que Gstaad est placé cet été juste avant les JO de Paris, il n’est pas exclu que d’autres gros poissons en mal de sensations égarées choisissent de faire un saut à la Roy Emerson Arena pour y retrouver une confiance potentiellement ébranlée sur terre battue.

Jean-François Collet tient cependant à préciser: «Tout dépendra beaucoup des résultats à Roland-Garros, reconnaît-il. Mais dans le cas d’espèce, les joueurs demandeurs devront consentir un gros effort financier. Parce que là, je n’ai plus de fric! (Rires) Tout l’argent a été dépensé pour constituer un plateau déjà extraordinaire…»

Et si venait à s’y ajouter Novak Djokovic en cerise sur le gâteau? Bien que n’étant de loin pas la plus plausible, l’hypothèse en soi n’est peut-être pas si farfelue à y regarder de plus près…