Hockey sur glaceSamedi, c’était le retour de «la fièvre du hockey à Lausanne»
Le LHC a battu Davos (3-0) lors de l’acte VII des quarts de finale des play-off de National League. La soirée de samedi a rappelé à quel point l’ambiance à Malley pouvait être unique.
- par
- Chris Geiger (Lausanne)
L’horloge indique presque 23 heures, samedi soir à la Vaudoise aréna. Le LHC a brillamment validé sa qualification pour les demi-finales des play-off depuis une grosse trentaine de minutes. Pourtant, les chants à la gloire des Lions descendent encore des tribunes. Au point qu’il faut tendre l’oreille pour distinguer les propos de Fabian Heldner, l’un des héros de la soirée.
«L’ambiance était incroyable ce soir, sourit le défenseur haut-valaisan. Elle m’a rappelé celle qui avait été mise durant la série de play-off contre Fribourg il y a deux ans.»
Ambiance louée par Ward
Une formation de Gottéron que l’arrière de 27 ans et ses partenaires ont rejoint dans le dernier carré. Grâce notamment à la réussite de l’international suisse, tombée en tout début de tiers médian (22e, 2-0). «Je ne marque pas souvent des buts durant une saison, se marre-t-il. Alors marquer lors d’un match numéro sept, c’est très joli.»
Une réussite qui a fait rugir l’antre des Lions, assourdissant comme rarement depuis son inauguration en septembre 2019. L’ambiance mise par la Section Ouest, appuyée par moments par l’ensemble des 9600 spectateurs, a visiblement marqué l’entraîneur Geoff Ward. Car son premier mot à l’interview a été à destination du public lausannois.
«La patinoire était vraiment bruyante, témoigne le coach canadien, admiratif. Je suis sûr que les fans nous ont aidés lors de cet acte VII et probablement même à partir de janvier, lorsque la foule est devenue un peu plus nombreuse. Les spectateurs sont de plus en plus nombreux, et on ressent désormais la fièvre du hockey à Lausanne. C’est une bonne chose et les gars apprécient.»
Difficile de contredire le technicien du LHC. Car la ferveur évoquée par ce dernier s’est faite ressentir tout au long de cette soirée par comme les autres. Près de deux heures avant le coup d’envoi de cette partie décisive, les bars adjacents à la patinoire de Malley affichent ainsi déjà complets.
Public chauffé à blanc
Pendant que certains tentent de noyer le stress et la tension d’un match couperet dans un ou plusieurs verres, des vagues de supporters de tout âge – pour la plupart équipés d’un maillot, d’une écharpe ou d’un couvre-chef aux couleurs rouge et blanche – se dirigent sans discontinuer vers la Vaudoise aréna.
Le parvis devant celle-ci est noir de monde, comme pour rappeler que le rendez-vous n’est aucunement ordinaire. Les files d’attentes se forment devant les nombreux stands de nourriture ou de boissons, alors que la boutique officielle du club est littéralement prise d’assaut.
À l’intérieur de l’enceinte, le secteur debout est déjà plein comme un œuf – en cette veille de Pâques – plus d’une heure avant le coup d’envoi. Oui, cet ultime duel contre Davos sent bel et bien la poudre. Tout à coup, une acclamation assourdissante accompagne l’entrée des Lions pour l’échauffement.
Sublimés par l’enjeu et portés par tout un stade, les Lausannois démarrent pied au plancher et rassurent rapidement tout le monde. Les occasions se succèdent devant la cage de Sandro Aeschlimann, jusqu’à ce tournant du match de la 12e minute. Le top scorer Antti Suomela termine la tête la première dans la bande, méchamment expédié par Sven Jung. Un geste qui déclenche l’ire d’un public chauffé à blanc, prêt à jouer son rôle de sixième homme à la perfection.
Véritable communion
Quelques instants plus tard, la Vaudoise aréna entre une première fois en éruption lorsque Jason Fuchs (17e, 1-0) loge le puck au bon endroit. Puis Fabian Heldner (22e, 2-0) permet à tout le monde de mieux respirer, avant que Michael Raffl (57e, 3-0) ne classe l’affaire dans la cage vide pour le plus grand bonheur des supporters vaudois.
S’ensuivent trois minutes de véritable communion entre un public fier et reconnaissant, qui s’est levé dans son intégralité, et une équipe lausannoise qui se dirige vers la deuxième qualification pour les demi-finales au sein de l’élite de son histoire.
Il est 22h22, la sirène finale retentit et la patinoire de Malley entre en transe. Extraordinaire, l’atmosphère n’est pas s’en rappeler le chaudron d’antan.