GrèceAccusé à tort d’être un passeur, un Afghan reçoit 16’000 euros
Le réfugié avait été arrêté à son arrivée sur l’île grecque de Lesbos, en 2020 et a passé près de trois ans en prison. Selon une ONG, son cas n’est qu’un «parmi des milliers».
Un réfugié afghan, qui avait passé presque trois ans en prison, accusé à tort d’avoir été le passeur de migrants arrivés depuis la Turquie sur l’île grecque de Lesbos, a été dédommagé par une compensation financière de 15’920 euros, selon ses avocats.
Le jeune homme de 25 ans était arrivé en Grèce en 2020 et avait été immédiatement arrêté par les autorités grecques, accusé d’avoir conduit le canot qui s’était échoué au large de Lesbos, à quelques encablures de la rive turque.
«Hier, la Cour d’appel du nord de la mer Égée l’a dédommagé de 15’920 euros, après trois ans d’emprisonnement injuste», ont déclaré, mardi, les avocats de l’ONG Legal Center Lesbos, qui le représentaient.
En décembre dernier, le jeune homme avait déjà été acquitté par la Cour d’appel de Lesbos, avec un autre réfugié afghan accusé des mêmes faits et condamné à de la prison en première instance. En sortant du tribunal, lundi, l’accusé a déclaré, selon le rapport de l’ONG: «J’ai tellement souffert en prison pour un crime que je n’ai pas commis. L’argent ne me rendra jamais le temps qu’on m’a pris.»
«Qu’une affaire parmi des milliers»
Selon la loi grecque, tout migrant accusé d’avoir conduit un canot plein de réfugiés encourt une peine minimale de dix ans de prison, même s’il est prouvé que ce n’est pas un passeur et qu’il n’a pas été payé pour effectuer la traversée.
«Il ne faut pas oublier que cette affaire n’en est qu’une parmi des milliers, car les personnes accusées ou reconnues coupables d’être passeurs constituent la deuxième plus grande population carcérale de Grèce. La plupart ne seront jamais indemnisées pour cette période de prison faite, même si elles sont finalement acquittées», précise le Legal Center Lesbos.