Brésil13 morts lors d’une opération policière près de São Paulo
Au moins treize personnes ont été tuées lors de l’opération policière «Escudo» dans une région littorale près de São Paulo, lancée après la mort par balle d’un agent dans une favela.
Au moins treize personnes ont été tuées lors d’une opération policière au long cours dans une région littorale près de São Paulo, lancée après la mort par balle d’un agent dans une favela, ont annoncé mardi les autorités. L’opération «Escudo» («bouclier» en portugais) a été déclenchée vendredi, au lendemain du meurtre d’un membre du Rota, une unité d’élite de la police de São Paulo, durant une patrouille à Guaruja, cité balnéaire située à environ 60 km de São Paulo (sud-est).
Le gouvernement de gauche a critiqué le lourd bilan de cette opération, menée sur les terres du gouverneur de São Paulo, Tarcisio de Freitas, ancien ministre du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. «Treize suspects ont trouvé la mort après avoir affronté les forces de l’ordre depuis le début de l’opération», a annoncé le Secrétariat à la sécurité de l’État de São Paulo, dans un communiqué.
«Extrêmement satisfait»
Lundi, un premier bilan officiel avait fait état de huit morts lors de ces raids policiers dans la Baixada Santista, zone qui regroupe plusieurs villes - dont Guaruja - situées sur le littoral près de la plus grande métropole d’Amérique Latine. Tarcisio de Freitas s’est dit lundi «extrêmement satisfait» de l’opération, assurant qu’il n’y a «pas eu d’excès» des forces de l’ordre.
«C’est inadmissible que des criminels s’attaquent à un policier. Nous ne voulons pas de confrontation, mais nous ne tolérons pas les agressions», a-t-il ajouté. Selon les autorités, 32 suspects ont été arrêtés et plus de 20 kg de drogue ont été saisis, ainsi que 11 armes. Avant son élection l’an dernier à la tête de l’État le plus riche et le plus peuplé du Brésil, Tarcisio de Freitas était ministre de l’Infrastructure du président Bolsonaro (2019-2022).
Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique Flavio Dino a critiqué le bilan de l’opération «Escudo», estimant lundi qu’«il y a eu une réaction immédiate (des forces de l'ordre), qui semble disproportionnée par rapport au crime commis.» Amnesty International a pour sa part fustigé les propos du gouverneur. «Jusqu’à quand nos dirigeants vont-ils légitimer la violence policière?», a publié l’ONG sur X (ex-Twitter). Les raids policiers sanglants sont courants au Brésil dans les favelas, quartiers pauvres où opèrent souvent des gangs de narcotrafiquants.
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