Football«Le SLO est condamné à l’exploit, à chaque match»
Ricardo Dionisio, qui a remplacé Anthony Braizat à mi-novembre, a pour mission de quitter la dernière place du classement. Pas simple. Il en parle avant le choc face à Servette ce dimanche (16 h 30).
- par
- Daniel Visentini
Au cinéma, les épisodes de la saga «Mission impossible» se terminent toujours bien. Tout est impossible, mais Ethan Hunt accepte toujours la mission, traverse tous les enfers et sort vainqueur de toutes les épreuves. Ricardo Dionisio est-il lui aussi, un peu au moins, cet agent si spécial, capable de tordre la fatalité? Il le faudrait bien: il est précisément à la barre de Stade Lausanne Ouchy pour une mission impossible.
Dernier du classement de Super League, le SLO fait l’apprentissage douloureux de l’élite depuis le début de la saison. Et il s’apprête à défier un Servette en pleine confiance ce dimanche, au Stade de Genève (16 h 30).
À la mi-novembre, Anthony Braizat a été remercié et c’est le Portugais qui lui a succédé. Pas de miracle. Juste de la rigueur et le fragile espoir qu’il faut entretenir. Le cancre de la ligue est déjà décroché, loin derrière. Peut-il, avec ses moyens limités, espérer un miracle, au moins la place de barragiste? Mission impossible?
Pas le choix!
«Nous n’avons pas tellement le choix, plaide Dionisio. En fait, le SLO est condamné à l’exploit, à chaque match. Nous sommes bien sûr tous conscients que cela sera compliqué pour nous. Je sais bien que les gens, autour du club, ou même les médias, pensent que nous n’avons aucune chance, que nous serons relégués. C’est contre cela qu’il faut se battre, contre cette dynamique négative. J’ai demandé aux joueurs de se détacher de ces considérations-là. De se concentrer sur les performances lors de chaque rencontre.»
Mais comment? Comment nourrir ce fol espoir de maintien? En se rattachant aux quelques exploits, comme ce succès à Lugano le 21 janvier (victoire 3-2 au Tessin)?
Un équilibre à trouver
«Je crois que nous devons trouver de la stabilité à tous les niveaux, explique l’entraîneur. Tactiquement et techniquement, mais aussi mentalement et émotionnellement. Quand nous trouvons le bon équilibre, nous n’avons à rougir devant aucune équipe. Après, il faut être capable de tenir ce niveau d’exigence sur la longueur. Sans tomber dans l’excès d’émotion quand une erreur se produit. C’est l’expérience qui le permet. Et elle grandit. Mais rien n’est simple.»
Ce dimanche, rien ne sera facile pour le SLO. Les Vaudois sont attendus au Stade de Genève pour y affronter Servette. Les Grenat, c’est 14 matches d’affilée sans défaite en championnat (9 victoires, 5 nuls), série en cours; 14, c’est le nombre de points récoltés jusqu’ici par Stade Lausanne Ouchy…
Avec les moyens du bord
«Bien sûr que cela sera compliqué, admet Dionisio. Nous n’avons pas les mêmes moyens. Tous les clubs se renforcent, comme Servette d’ailleurs. Nous faisons avec ce que nous avons et nous n’allons pas nous lamenter. Nous sommes capables de beaucoup de choses, je le vois à l’entraînement. Il ne faut pas attendre d’être condamné pour se libérer, pour oser, pour être compétitif. Mais cela suppose des matches parfaits, à chaque fois. Nous ne devrons pas laisser d’espaces.»
Il faut s’attendre à un SLO compact, prêt à s’offrir des opportunités en rupture. Un peu comme à Lugano. Sauf que Gharbi est suspendu et que les Grenat sont en pleine confiance. Mission impossible?